La décision de relever le prix du transport de 20%, annoncée hier via un communiqué de l’Association marocaine du transport et de la logistique (AMTL) et dont Le360 a eu la primeur, a créé un tollé sur les réseaux sociaux. Le coût du transport revêt un caractère sensible et une hausse de cette ampleur pourrait entraîner une accélération de l’inflation.
Le niveau de cette hausse est jugé exhorbitant, y compris chez les transporteurs eux-mêmes. C’est une mesure qui ne fait d’ailleurs pas l’unanimité au sein de la profession. «L’AMTL représente surtout les transporteurs qui opèrent dans le port de Tanger Med», explique le président d’une association de la ville d’Agadir qui, à l’instar d’autres représentations, rejettent de façon catégorique la décision et la démarche «unilatérale et erronée» de l’AMTL.
Pourtant, jusqu’à dimanche dernier, l’AMTL faisait partie du pool d’associations et de fédérations réunies en visioconférence à l’initiative de la Fédération du transport et de la logistique (FTL) de la CGEM pour réfléchir aux actions à mener pour trouver une solution à la flambée des carburants. Le prix du gasoil a dépassé le seuil de 11 dirhams le litre dans certaines villes et commence à peser sur l’équilibre des entreprises du secteur.
Contre toute attente, en annonçant une hausse des prix du transport de 20%, l’AMTL a choisi de faire cavalier seul alors que les autres membres poursuivent les pourparlers avant de trancher et prendre une décision qui engagera l’ensemble des transporteurs à l’échelle nationale.
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Selon nos informations, le président de la FTL, Abdelilah Hifdi, a eu hier, lundi 15 février, des réunions séparées avec certains membres du gouvernement. Ces derniers auraient accueilli favorablement l’idée d’introduire un mécanisme d’indexation des prix du transport afin de tenir compte des variations (à la hausse comme à la baisse) des prix du gasoil sur le marché marocain.
En attendant l’indexation gasoil, qui devrait être encadrée par une loi (à l’instar de la France), un comité scientifique a été créé au sein de la FTL. Objectif: évaluer le surcoût lié à la hausse du gasoil et des autres postes de charges qui composent la structure du prix du transport (huiles , pneumatique, etc). Ce comité n’a encore pas achevé son travail et, d’après les premières simulations, la hausse du prix du transport devrait varier entre 10 et 12%.
Du côté de la FTL, on assure que par souci de transparence, la formule qui a servi au calcul de l’amplitude de variation du tarif sera dévoilée ce mardi 15 février. Un communiqué sera diffusé à cette fin dans lequel la FTL compte lancer un appel aux différents acteurs concernés (consommateurs, chargeurs, gouvernement, etc) pour les sensibiliser aux charges générées par l’inflation du gasoil et des autres produits intrants.
«En une année, le prix du gasoil a augmenté de 30%. Le transport pose des défis liés à l’environnement, à la qualité, à la sureté et à la sécurité. Tout cela a un coût. Pour continuer à produire un service de qualité, un transport sûr et respectueux de l’environnement, il est important de sensibiliser la communauté nationale à cette problématique», insiste Abdelilah Hifdi. Ce dernier tient à rassurer sur le fait que l’impact de cette éventuelle hausse des prix du transport aura un impact insignifiant sur les prix des produits de grande consommation et de première nécessité.