En 2023, les importations marocaines de gaz naturel en provenance d’Espagne ont augmenté de 403%, comme le révèlent les chiffres de la Corporation des réserves stratégiques de produits pétroliers (Cores), association professionnelle placée sous la tutelle du ministère espagnol de la Transition écologique et du Défi démographique, cités par le média espagnol El périodico de la energia.
Ainsi, en 2023, le gazoduc Maghreb-Europe (GME) avait en flux inversé pour 9.472 gigawatt-heure (GWh), contre 1.881 GWh en 2022. Le Royaume était d’ailleurs la deuxième destination de ces flux gaziers avec des volumes représentant 12,5% sur les 75.495 GWh exportés par l’Espagne à cette date, devant l’Italie (8.121 GWh), et derrière la France (38. 248 GWh).
Des importations record depuis l’inversion du GME
L’augmentation significative des exportations de gaz espagnols à destination du Maroc, l’année dernière, ne fait que confirmer les importantes hausses notées depuis l’inversion du GME en juin 2022, après la suspension des livraisons de gaz via le GME par l’Algérie.
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Ces flux avaient atteint un pic mensuel de 868 GWh en mai 2023, soit plus de 90% de la capacité du GME, selon la Cores. Dans un article publié le 14 avril 2023, le média espagnol The Objective, citant des chiffres de la société publique espagnole Enagás, responsable de la gestion du GME, avait révélé que les importations marocaines de gaz en provenance d’Espagne avaient atteint 820 GWh en mars 2023, soit une augmentation de 1.200% depuis la décision d’Alger.
Selon des experts cités par ce site d’informations, la hausse des achats marocains s’explique par la baisse des cours mondiaux du gaz, mais également par les prix attractifs appliqués par les autorités espagnoles sur le gaz transitant par le GME.
Après cette fermeture décidée par Alger, le Maroc s’est tourné vers l’Espagne pour son approvisionnement en gaz. Un changement de cap qui s’est traduit par la signature, en 2022, par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), d’un premier contrat pour sécuriser l’approvisionnement des centrales électriques de Tahaddart et de Aïn Beni Mathar, fonctionnant au gaz. Cette source d’énergie importée à l’état liquide, en provenance des États-Unis, passe ensuite par une unité de regazéification dans le sud de l’Espagne, avant d’atteindre le Maroc via le GME en flux inversé.