Le Maroc pousse pour retrouver son Investment grade auprès de S&P. Le constat est l’agence Bloomberg, reprise par l’hebdomadaire La Vie Eco dans son édition électronique. Le pays s’engage en cela à contrôler son déficit budgétaire malgré de nouvelles dépenses massives engagées suite à un tremblement de terre meurtrier et à la co-organisation de la Coupe du monde de football 2030.
Le Royaume vise à renouer avec «la rigueur budgétaire dont il faisait preuve avant la crise financière mondiale de 2008 et a tenu des discussions avec S&P à la suite du séisme de septembre», a déclaré la ministre des Finances et de l’Economie Nadia Fettah Alaoui à l’agence de presse américaine.
«Nous avons les moyens de réaliser nos ambitions et les programmes qui sont sur la table», a assuré l’argentière du Royaume à Bloomberg en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Marrakech.
La publication financière rappelle que les agences S&P et Fitch Ratings avaient abaissé la notation du Maroc à BB+, après que la pandémie de Covid-19 a frappé l’économie nationale, et en particulier le secteur du tourisme.
«Malgré cette dégradation, le Maroc a pu, en février dernier, revenir sur les marchés internationaux de la dette pour la première fois depuis la perte de son Investment Grade. Un emprunt en devises réussi, rappelons-le, qui a permis au Trésor de lever 2,5 milliards de dollars, à des conditions de financements avantageuses en comparaison avec les marchés émergents», lit-on.
En avril dernier, dans une note consacrée à l’économie marocaine, S&P expliquait que le rehaussement de la note de crédit du Royaume est conditionné à l’amélioration des finances publiques. «Sur ce point, le gouvernement actuel est particulièrement vigilant. La réduction du déficit budgétaire est même l’une des priorités de la note de cadrage du chef du gouvernement en vue du projet de loi de finances 2024», indique la parution.
Le gouvernement s’en tiendra ainsi au plan budgétaire triennal annoncé avant le séisme. Objectif: stabiliser la dette publique à environ 70% du produit intérieur brut et une diminution du déficit budgétaire à 4% en 2024, 3,5% en 2025 et à 3% en 2026.