Le dernier discours du roi Mohammed VI, en ouverture de la session parlementaire de cette rentrée, est passé par là. On s’en souvient, le souverain y annonçait la mobilisation de 1 million d’hectares supplémentaires de terre collectives en faveur des agriculteurs, en perspective à la fois de l’émergence d’une classe moyenne agricole et de l’intégration du secteur comme levier de création d’emplois, notamment à destination des jeunes.
Ouvrant, ce jeudi 18 octobre à Marrakech, une rencontre avec les professionnels du secteur agricole pour faire le bilan du Plan Maroc Vert, le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, a consacré à cette orientation royale une bonne partie de son discours.
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On y apprend notamment que tous les départements ministériels seront mobilisés pour activer les axes et les orientations de la feuille de route tracée par le discours du roi dans cette optique. Trois actions prioritaires seront menées. La première n’est autre que l’identification et le recensement des terres mobilisables ainsi que leur répartition géographique.
Ce volet sera mené sous l’égide du ministère de l’Intérieur. La deuxième concerne le choix des cultures et du type d’assolement, suivant la nature des terres en question et des besoins. Cet axe sera géré par le ministère de l’Agriculture. Troisième priorité, les mesures d’accompagnement, principalement en terme de financement, à mettre en place en faveur des projets d’investissements agricoles à venir. Sur ce registre, Aziz Akhannouch dit beaucoup compter sur le soutien des banques.
Le ministre a saisi cette occasion pour faire un bilan provisoire des 10 ans du Plan Maroc Vert, un compte-rendu définitif étant en voie d’élaboration. On y apprend que le PIB agricole a évolué annuellement de 5,25% en moyenne pour atteindre les 125 milliards de dirhams en 2018. Nous sommes actuellement devant une hausse de 60% comparé à 2018, année de lancement de ce programme. La valeur des exportations agricoles a, quant à elle, atteint 33 milliards de dirhams. Elle a donc doublé de 2008 à 2017.
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Le PMV aura en tout profité à quelque 1,1 million d’agriculteurs, soit deux agriculteurs, éleveurs et investisseurs sur trois. Le secteur emploie 40% de la main d’oeuvre et créée 250.000 nouveaux emplois depuis son lancement. En moyenne, il aura également permis aux agriculteurs de doubler leurs revenus.
Autres indicateurs et non des moindres: le Maroc a atteinte 100% d’auto-suffisance en fruits et légumes et entre 98 et 100% d’autosuffisance en viandes et en lait. Sur le sucre et les céréales, le taux d’auto-suffisance est désormais de 50%.