En septembre dernier, le ministère de l’Industrie a publié sur son site Internet une centaine de fiches-projets relatives à des opportunités d’investissement dans une dizaine de branches industrielles, dont l’agroalimentaire, le textile, la plasturgie, l’électronique, ou encore les matériaux de construction.
Le lancement de cette banque de projets, auxquels les industriels nationaux pourront postuler, entre dans le cadre du plan de relance industriel 2021-2023. L’objectif de cette démarche est de stimuler l’entrepreneuriat industriel national, dans une logique de substitution aux importations.
«Notre pays manquait cruellement d’une telle plateforme qui donne de la visibilité aux investisseurs et aux entrepreneurs et qui conforte les espoirs de relance», a affirmé Mohamed El Kettani, PDG d’Attijariwafa bank, lors d’un webinaire organisé ce matin, à Casablanca, par le groupe bancaire, autour de la banque de projets.
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Selon Mohamed El Kettani, cette banque de projets est «une réponse cruciale aux besoins des entrepreneurs au Maroc, qui sont en demande de diversification des investissements». Une telle initiative est, à ses yeux, à même de booster l’investissement productif, «le seul moyen de créer des emplois».
Le ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy, invité de marque de ce webinaire, a rappelé que l’idée motrice à l'origine de la mise en place de cette banque de projets est de stimuler l’entrepreneuriat industriel national, dans une logique de substitution aux importations. «Il n’est pas normal qu’on achète tout de l’étranger», a-t-il martelé.
Les gains attendus de cette stratégie avoisinent les 34 milliards de dirhams, sur un total de 180 milliards de dirhams d’importations, avec, à la clé, jusqu’à 100.000 emplois créés.
A en croire le ministre, l’engouement des entrepreneurs pour ces projets est réel. «Sur les 34 milliards de dirhams identifiés, les 100 premiers projets couvrent déjà 15 milliards de dirhams au lieu de 4 à 5 mds de dirhams attendue», a souligné MHE.
«Nous avons mis en place une «war room», une équipe dédiée, au sein du ministère, à l’accompagnement des porteurs de projets. Nous avons eu 524 entrepreneurs qui ont contacté la war room et 238 projets ont déjà retenus. Il y a un réel engouement», s’est félicité le ministre.
«Les chefs d’entreprise ont accueilli cette banque de projets avec beaucoup d’enthousiasme et d’espoir. Il s’agit aussi d’une réponse pragmatique et concrète à la préférence nationale», a fait savoir Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), également invité de la conférence.
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Il faut dire que les incitations mises en place sont particulièrement attractives, comme l’a souligné Chakib Alj, que ce soit en matière fiscale, ou en termes d’accès au foncier, au financement, à la formation, etc.
Conforté par l’engouement des investisseurs pour ces projets industriels, MHE revoit déjà les objectifs de substitutions aux importations à la hausse. «L’objectif de 34 milliards de dirhams sera dépassé. Nous allons plus loin, et se donner pour but de ramener le total des importations de 180 milliards de dirhams par an à 100 milliards de dirhams», a-t-il révélé.
Pour cela, le ministre pourra compter sur le soutien du secteur bancaire, et en particulier celui d’Attijariwafa bank qui se dit mobilisée pour la réussite de cette initiative. «Attijariwafa bank a déployé un plan d’actions pour vulgariser l’accessibilité aux projets, tout en misant sur la proximité avec les opérateurs», a indiqué le patron du groupe bancaire.
Rappelons qu’à ce jour, 17 conventions d’investissement dans différents secteurs d’un montant global de 857 millions de dirhams ont été signées entre des opérateurs industriels marocains et le ministère. Sur les 17 conventions, 8 ont été signées dans le secteur agroalimentaire pour la réalisation de projets d’investissement d’un montant de 620 millions de dirhams qui permettront la création de 1.630 nouveaux emplois et généreront un chiffre d’affaires additionnel de plus de 914 millions de dirhams à l’horizon 2023.
Ces projets concernent la réalisation d’unités industrielles de productions agroalimentaires, notamment dans le secteur de la pêche, l’industrie laitière, la confiserie-biscuiterie-chocolaterie et dans la transformation d’agrumes, de fruits et légumes. Dans le secteur du textile et cuir, 4 mémorandums d’ententes et 2 conventions d’un montant d’investissement de près de 220 millions de dirhams ont déjà été signés.