À la fin de l’année 2023, les investissements étrangers à la Bourse de Casablanca ont atteint 168 milliards de dirhams, marquant une hausse de 7,9% par rapport à 2022. Cette progression est largement attribuable à l’appréciation des cours des actions détenues par ces investisseurs, soutenue par une augmentation de 12,8% de l’indice de référence de la Bourse durant l’année.
Parmi les principaux investisseurs étrangers, indique le magazine Finances News Hebdo, les Émirats arabes unis se sont imposés en tête avec un portefeuille atteignant 71 milliards de dirhams, soit 46% du total des capitaux étrangers placés sur le marché boursier marocain. La France suit de près, représentant 26% des investissements stratégiques.
L’année 2024 a marqué une avancée encore plus spectaculaire pour la Bourse de Casablanca. Son indice principal, le MASI, a grimpé de 22,16%, atteignant 14.773,19 points. Grâce à cette dynamique, la valeur des participations stratégiques des investisseurs institutionnels étrangers devrait dépasser les 175 milliards de dirhams, selon des estimations préliminaires de bureaux de recherche.
Cependant, malgré la hausse en valeur absolue, la part des investissements étrangers dans la capitalisation boursière globale a légèrement reculé, passant de 27,8% en 2022 à 26,9% en 2023. Ces investissements restent néanmoins largement dominés par des participations stratégiques, représentant plus de 92% des montants investis et 27% de la capitalisation boursière en fin d’année, lit-on.
La tendance haussière du marché a favorisé l’entrée de nouveaux investisseurs, notamment des particuliers marocains, qui ont renforcé leur présence. Leur part dans le volume transigé sur le marché central est ainsi passée de 11 % au deuxième trimestre 2023 à 27% un an plus tard. Par ailleurs, les investisseurs étrangers ont également intensifié leur participation, notamment lors des introductions en Bourse.
L’exemple marquant reste l’IPO de CMGP Group en décembre 2024, souscrite 37 fois par 33.771 investisseurs issus de 41 nationalités, rappelle Finances News Hebdo. De même, Akdital a levé environ 1 milliard de dirhams en juillet lors d’une augmentation de capital, une opération sursouscrite 29 fois avec la participation de 16.623 souscripteurs issus de 43 pays différents.
Le secteur immobilier s’est particulièrement distingué avec une performance fulgurante de +222,35%, propulsé par des valeurs comme Alliances (+315,58%), Résidences Dar Saada (+246,54%) et Addoha (+174,25%). Le secteur de la santé n’est pas en reste, Akdital enregistrant une croissance impressionnante de 112,1%.
L’élan positif devrait se poursuivre en 2025, soutenu par une politique monétaire accommodante et des résultats d’entreprises solides. Selon une étude de CFG Bank, le marché pourrait encore progresser de 7%, porté par l’amélioration des bénéfices des entreprises, estimés à 45,893 milliards de dirhams, soit une hausse de 11,6% par rapport à 2024.
Le marché se négocie actuellement à un ratio cours/bénéfices (P/E) de 19,4x les bénéfices prévus pour 2025. Si les valorisations s’ajustent à leur juste niveau, ce ratio pourrait atteindre 20,2x, entraînant une hausse potentielle du marché de 4%. De plus, la baisse attendue du taux sans risque, estimé à 2,95%, et l’émission potentielle d’un emprunt souverain en devises pourraient alléger la pression sur le marché obligataire local, réduisant ainsi les rendements des bons du Trésor et favorisant une hausse des valorisations, lit-on encore.
Dans ce contexte, le potentiel de progression du marché pourrait atteindre +7%, voire 9% en cas d’une nouvelle baisse du taux directeur. L’optimisme reste donc de mise pour 2025, avec un marché financier marocain toujours plus attractif pour les investisseurs nationaux et internationaux.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte