La CNOPS est au bord du gouffre, écrit Aujourd’hui Le Maroc à la Une de son édition du jour. Le quotidien affirme que la caisse, qui couvre une bonne partie des fonctionnaires, traverse une zone de turbulences depuis 2017 et que la sonnette d’alarme a été tirée au cours de la réunion du groupe de travail chargé de la législation dans le domaine de la santé au Parlement, il y a quelques jours.
Il faut noter que, pour financer son déficit devenu chronique au fil des années, la caisse sera bientôt obligée de puiser dans ses réserves pour retrouver un équilibre précaire. «Le hic, c’est qu’à ce rythme, les réserves ne couvriront que deux années avant de s’épuiser. Dans un scénario-catastrophe, la CNOPS risque de s’effondrer financièrement en 2022. Pourtant, le gouvernement avait déjà promis un changement dès 2018», souligne Aujourd’hui Le Maroc, rappelant que le Conseil de gouvernement avait adopté, en octobre 2018, le projet de décret-loi n°2.18.781 portant création de la Caisse marocaine de l’assurance-maladie. Précisons que ce décret-loi permet à la Caisse marocaine de l’assurance-maladie de se substituer à la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) et d’hériter de ses attributions. Et le quotidien d'ajouter qu’en termes de statut, cet établissement public a été doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière et qu’il est ainsi chargé de gérer le régime de l’assurance maladie obligatoire de base au profit, entre autres, des salariés, des retraités, des agents des administrations de l’Etat et des collectivités territoriales, des employés des établissements publics, ainsi que de toute personne morale de droit public.
Soulignons que le déficit de la CNOPS, qui s’élevait déjà en 2017 à pas moins de 22 millions de dirhams, devait se creuser encore plus dès la clôture de l’exercice budgétaire en 2018. La situation n’a pas tellement changé en 2019 et en 2020. «Plusieurs facteurs prévisibles d’ailleurs sont à l’origine de cette situation. Il y a notamment le poids de la vieillesse au sein des différentes catégories de la fonction publique combiné à une hausse des cas de maladies chroniques et d'affections de longue durée qui nécessitent souvent une prise en charge coûteuse», précise le journal, ajoutant que le plafonnement des cotisations à 400 dirhams est également pointé du doigt.
Pourtant, l’adoption du décret-loi, en 2018, devait permettre de revoir le fonctionnement de la CNOPS en profondeur dans le but de clarifier la situation juridique de la caisse, ajoute le quotidien. «Pour changer la situation, la réforme gouvernementale visait à dupliquer le modèle d’un autre organisme de prévoyance, à savoir la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale), notamment sur le plan du fonctionnement, sur celui de la CNOPS. Les responsables gouvernementaux ont probablement oublié d’entamer la réforme dans le cadre du dialogue social», conclut Aujourd’hui Le Maroc.