Le siège de Bank Al-Maghrib a abrité, mardi dernier, une rencontre consacrée à la présentation du nouveau rapport de l’Observatoire marocain de la TPME, élaboré en collaboration avec la Banque mondiale, intitulé «Libérer le potentiel du secteur privé marocain: une analyse de la dynamique des entreprises et de la productivité». Le contenu de ce document n’a pas été du goût de la Confédération marocaine de TPE-PME qui le fait d’ailleurs savoir dans un communiqué diffusé ce jeudi 17 octobre.
«Le rapport n’aborde pas la problématique de la faillite des TPE, qui est devenue très préoccupante pour cette catégorie d’entreprises. Les statistiques montrent que le soutien gouvernemental et des institutions publiques et internationales, comme la Banque mondiale et la Banque européenne, la BERD, etc., se dirige souvent vers le patronat et les entreprises moyennes et grandes, tandis que les très petites et petites entreprises souffrent d’un manque de soutien gouvernemental de ces organismes nationaux et internationaux. Cette catégorie de très petites entreprises fait face à des difficultés de financement, d’accès aux marchés publics et du foncier, en plus de retards de paiement et parfois des refus de paiement», observe la CMTPME.
Pour remédier à cette situation, la confédération «envisage de créer un Observatoire spécifique pour les très petites entreprises au Maroc… Cet observatoire serait une étape pour corriger la situation actuelle, où l’une des recommandations de la stratégie nationale pour les très petites entreprises, annoncée le 17 mai 2013, était la création d’un observatoire pour les très petites entreprises, mais cela a été enterré par les modifications gouvernementales de la même année».
Aux yeux de la CMTPME, «l’observatoire actuel, contrôlé par le patronat, ne possède pas de réelle représentation des très petites entreprises, ce qui signifie qu’il n’a pas la légitimité de parler en leur nom sans leur consentement».
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Au-delà du contenu du dernier rapport, la CMTPME conteste la définition donnée «sans consensus» par l’Observatoire à la très petite entreprise, malgré l’existence d’une définition convenue depuis le 17 mai 2013, date de publication de la première stratégie de la TPE. «Cette définition stipule qu’une TPE est celle dont le chiffre d’affaires est inférieur à 3 millions de dirhams. Cependant, l’observatoire a réduit cette catégorie, la désignant selon son propre concept de projets, et non d’entreprises, en considérant que la TPE est celle dont le chiffre d’affaires se situe entre 3 millions et 10 millions de dirhams, ce qui fait que son nombre est très faible par rapport à celles qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 3 millions de dirhams, entraînant ainsi la publication de chiffres et de statistiques incorrects qui ne reflètent pas la réalité», souligne la confédération dans son communiqué.
Par conséquent, ajoute la même source, «toute étude ou chiffre émis par cet observatoire sera inexact et non réaliste, et nous ne pouvons pas les reconnaître, nous les contestons car ils sont basés sur une définition erronée des TPE».
De plus, la confédération estime que les administrations publiques sur lesquelles cet observatoire s’est appuyé pour collecter des données sur les petites entreprises ne disposent que d’informations et de chiffres concernant les TPE à personnes morales, et n’ont pas de données concernant les TPE à personnes physiques, qui représentent plus de 66% du total des entreprises au Maroc. «Ainsi, les chiffres fournis par l’observatoire dans tous ses rapports, y compris ce dernier, sont inexacts», conclut le communiqué de la CMTPME.