Le secteur des assurances se prépare à la mise en œuvre de la réforme des règles de solvabilité. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que la première phase de l’étude d’impact (pilier I) de cette approche basée sur les risques a été lancée en mai 2018. Elle apportera, comme le précise le quotidien, plus de visibilité au régulateur pour «disposer des bilans prudentiels des compagnies valorisées conformément aux dispositions du projet de circulaire». Celles-ci ont d’ailleurs jusqu’au 30 septembre 2018 pour remettre les états à renseigner, précise le journal qui explique que le principal changement apporté par la «solvabilité basée sur le risque» touche au calcul de la marge de solvabilité. Désormais, elle considérera tous les risques réels, de toute nature: souscription, concentration, risque opérationnel, contrepartie, de marché, ce qui aura tendance à réduire les marges des compagnies.
L’Economiste avance également que le changement de méthode passera par l’ajustement des capitaux propres par rapport aux risques encourus. Mais, selon le patron de l’autorité des assurances, Hassan Boubrik, que le journal a interrogé, les seuils de Solvency 2 en Europe ne seront pas dupliqués au Maroc. Des études d’impact sont ainsi menées pour «déterminer les seuils d’exigences de capital sur les risques en fonction de la situation de notre marché». l’Acaps compte ainsi veiller à «n’induire aucun impact négatif sur les marchés financiers et sur la Bourse en particulier».
La réforme des assurances impliquera aussi de nouvelles exigences en matière de gouvernance, de communication et d’information. Le journal parle d’un «système de gouvernance devant définir clairement le processus de prise de décision, répondant aux exigences quantitatives et validé par les organes d’administration compétents».
En attendant la nouvelle réforme, le secteur demeure dans une bonne dynamique. Les primes ont augmenté de 10,2% au premier semestre pour s’établir à 22,4 milliards de dirhams grâce à la branche vie. C’est dire le potentiel de l’autre branche non-vie.L’Economiste relève toutefois deux ombres au tableau, soit l'accident du travail et la branche maladie, puisqu'ils affichent des ratios combinés (rapport entre coût des sinistres et primes encaissées) dépassant les 100%. A cela s’ajoute la sinistralité dans le segment automobile, qui devrait augmenter cette année.