La réforme des retraites enclenchée

Nadia Fattah devant le Parlement.

Revue de presseLe gouvernement devrait présenter, dès ce mois de janvier, un cadre préliminaire pour cette réforme. Objectif: bâtir un régime durable, équitable et résilient, à même de répondre aux attentes des retraités d’aujourd’hui et de demain. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 02/01/2025 à 22h29

Cette fois, c’est la bonne. La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, vient d’affirmer que le gouvernement devrait présenter un cadre préliminaire pour la réforme des retraites dès ce mois de janvier. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco, précisant que l’initiative vise à relever les défis de longue date du système de retraite marocain par le biais de changements structurels.

«Dans les grandes lignes, expliquées en début de semaine sous la coupole, la ministre a indiqué que la réforme sera axée sur la création de deux centres de pension distincts, l’un pour les employés du secteur public et l’autre pour les travailleurs du secteur privé», lit-on.

La proposition vise également à établir une transition progressive vers un nouveau système, en sauvegardant les droits actuels et les prestations accumulées, tout en introduisant des améliorations en matière de gouvernance. Dans le même sillage, Nadia Fettah a souligné que les récentes négociations dans le cadre du dialogue social, qui ont abouti à des augmentations de salaire, ont temporairement allégé la pression sur les fonds de pension en prolongeant leur solvabilité de deux à trois ans.

L’ensemble des aspects ont certainement été analysés, que ce soit l’équilibre technique ou financier, afin d’aboutir au régime le plus approprié. «Pour stabiliser davantage le système, le gouvernement a alloué 2 milliards de dirhams à la Caisse marocaine de retraite (CMR)», précise le quotidien.

Maillon essentiel de cette réforme, le patronat semble attendre cette première présentation programmée par l’exécutif pour se prononcer sur la teneur de la démarche prévue.

Les gouvernements successifs ont réexaminé la question, mais les défis posés par l’équilibre entre la viabilité et l’équité ont en fait un sujet souvent controversé. Et c’est le fameux «Triangle maudit» qui pose problème. Il s’agit des cotisations, des prestations et de l’âge.

«La difficulté réside en effet dans le fait de trouver un équilibre pour ces trois paramètres, sans pour autant léser une des parties. Or, les experts s’accordent à dire que, pour que le régime de retraite puisse se redresser et sortir de son bilan déficitaire, une des parties sera forcément lésée au détriment d’une autre», lit-on encore.

Une bonne alternative consisterait à élargir l’assiette des cotisations et d’intégrer l’informel. «Avec un nombre plus important de cotisants, la formule pourra être gagnante pour toutes les parties», propose-t-on. En attendant, un premier pas a été franchi: celui d’introduire une exonération progressive de l’impôt sur le revenu pour les pensions de retraite de base.

Cette réforme vise à alléger la charge financière des retraités, tout en promouvant l’équité sociale. À partir de ce mois, les retraités bénéficiant du régime de retraite de base bénéficieront d’une déduction fiscale de 50%, puis d’une exonération totale à partir de 2026. La mesure ne s’applique qu’aux pensions de base et aux rentes viagères réglementées, les pensions complémentaires restant imposables afin de préserver les recettes de l’État.

Par Nabil Ouzzane
Le 02/01/2025 à 22h29