La problématique de l’emploi au Maroc ne sera pas résolue tant que le système éducatif national ne bénéficiera pas d’une réforme, a souligné Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, mardi 24 septembre, lors de la conférence de presse qui a fait suite à la réunion du conseil de la Banque centrale.
«Le point de départ pour résoudre cette question est de pouvoir s’appuyer sur un système d’éducation et de formation qui favorise l’accès à l’emploi. C’est fondamental. Les pays dont l’économie et la croissance ont progressé ont d’abord résolu l’équation éducative et de formation», a-t-il martelé, insistant sur la nécessité de développer l’esprit d’entrepreneuriat.
«La base c’est toujours l’élément humain. Mieux on le formera en amont, moins on aura de problèmes en aval», a-t-il poursuivi.
Mais ce qui inquiète le plus le patron de la banque centrale, ce sont les importants «changements de paradigmes» qui sont en train de s’opérer au niveau planétaire, en lien notamment avec le digital et l’intelligence artificielle. Ces mutations vont, en fait, explique-t-il, révolutionner le marché du travail, puisqu’ils feront disparaitre une multitude d’emplois.
Le chômage des jeunes est alarmant
Par ailleurs, Abdellatif Jouahri s’est alarmé de la montée du taux de chômage chez les jeunes, qui s’est aggravé de presque trois points de pourcentage en un an, passant 46,1% au deuxième trimestre 2023 à 48,8% au cours de la même période de l’année 2024.
Globalement, le wali de Bank Al-Maghrib a avancé la récurrence de la sécheresse comme principal facteur explicatif des pertes d’emplois ces dernières au Maroc. Mais il note que les activités non agricoles ne créent pas assez d’emplois pour compenser ces pertes.
Il a également indiqué que la problématique de l’emploi s’explique aussi par la succession des crises dans le monde ces 15 dernières années, comme les guerres, l’épidémie de Covid, ou encore l’inflation.