«Il y a eu des avancées en la matière, mais beaucoup reste à faire», a résumé Ahmed Réda Chami, président du CESE lors de la présentation de l’auto-saisine, quant à l’état de la digitalisation au Maroc.
Elle constitue une feuille de route destinée à renforcer les orientations du gouvernement, dont celles de Ghita Mezzour, la nouvelle ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, dans le domaine du développement de la digitalisation.
Dans une des recommandations, le CESE estime que grâce aux gains en productivité, la dématérialisation efficiente et généralisée pourrait à terme économiser environ «718 millions d’heures de travail par an, soit une économie de l’ordre de 1% du PIB», soit plus de 10 milliards de dirhams.
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Il s’agit aussi, selon ce rapport, d’augmenter «la contribution du secteur des TIC à plus de 10% du PIB et le lancement d’au moins une licorne marocaine dans le domaine de l’intelligence artificielle, la Fintech ou Agritech dans un délai de cinq ans».
Le conseil note en outre que des avancées notables ont été réalisées estimant qu’elles restent toutefois insuffisantes. Des avancées, selon le CESE, qui ont été réalisées en termes d’infrastructures d’accès en assurant «une bonne couverture télécom et un accès généralisé à la téléphonie mobile».
Des progrès ont également concerné «la digitalisation de l’administration et de certains secteurs (services bancaires numériques, paiement des taxes et impôts en ligne, dématérialisation des procédures douanières, le e- parapheurs, la plateforme TELMIDTICE pour l’enseignement à distance, le bureau d’ordre digital, la mise en place de la plateforme Chikaya, le tribunal à distance pendant le confinement».
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Cependant, ces efforts restent insuffisants pour assurer une transformation digitale et résorber «une fracture numérique patente». Le CESE recommande à cet égard 8 mesures: «assurer un accès généralisé à l’Internet haut débit et très haut débit, à l’ensemble de la population, avec une qualité de service satisfaisante; moderniser les services administratifs par la digitalisation de l’ensemble des procédures administratives; se doter d’un cadre réglementaire complet et adapté en matière de digitalisation, notamment en ce qui concerne le télétravail et la protection des données».
Il faut également, selon le CESE, «améliorer la cybersécurité, développer des data centers souverains nationaux et régionaux, en s’appuyant sur des partenariats public-privé (PPP) pour permettre à l’Etat et aux entreprises marocaines d’héberger leurs actifs stratégiques (données et applications)».
Le rapport préconise également «le déploiement du paiement mobile avec l’interopérabilité à l’échelle nationale pour rattraper le retard accusé en matière d’inclusion financière et diminuer l’usage du numéraire, l’encouragement de l’intelligence artificielle (IA) en priorité nationale dans le chantier de la transformation digitale».