Le déficit commercial augmente de 48,7% au premier semestre, les phosphates et l'automobile sauvent la mise

Port à conteneurs. (Photo d'illustration)

Port à conteneurs. (Photo d'illustration) . DR

Le déficit commercial du Maroc s’est établi à 150,5 milliards de dirhams au premier semestre de cette année 2022. Les exportations de phosphates et des secteurs automobile et aéronautique continuent cependant d’afficher de bonnes performances.

Le 26/08/2022 à 12h17

Au terme du premier semestre de 2022, la situation des échanges extérieurs fait ressortir une hausse du déficit commercial de 48,7%, pour s’établir à 150,5 milliards de dirhams. Une évolution qui s’explique par une progression des importations (+44,2%) plus importante que celle des exportations (+41,2%), indique la dernière note de conjoncture de la direction des études et des prévisions financières (DEPF). 

A fin juin 2022, les exportations de marchandises ont atteint 215,1 milliards de dirhams, en progression de 41,2%. Cette hausse a concerné la totalité des secteurs, plus particulièrement celles des phosphates et de ses dérivés, l’automobile, l’agriculture et l'industrie agro-alimentaire, ainsi que le textile et cuir.

Les ventes de phosphates et de ses dérivés ont poursuivi leur progression considérable de 84,3% à 57,5 milliards de dirhams, suite, exclusivement, à un effet prix. C’est ainsi que les exportations ont augmenté de 58,9% pour le phosphate brut et de 56,4% pour l’acide phosphorique. Pour les engrais naturels et chimiques, les exportations ont enregistré une augmentation de 100,2%, due à ce même effet prix, qui a plus que doublé, souligne la DEPF.

Toutefois, leurs quantités exportées sont en baisse de 14,8%. De ce fait, la part du secteur des phosphates et de ses dérivés dans l’ensemble des exportations s’est accrue, pour se situer à 26,7% contre 20,5% un an auparavant. Ce secteur conserve ainsi sa place de premier secteur exportateur du Maroc.

Les exportations automobiles et aéronautiques en hausseLes ventes du secteur de l’automobile ont affiché, quant à eux, un accroissement de 30,1%, s’élevant à 52,8 milliards de dirhams, dépassant leurs niveaux enregistrés durant la même période entre 2018 et 2021. Cette évolution a principalement résulté de l’accroissement des ventes de construction (+54,7%). Néanmoins, la part des ventes de ce secteur dans le total des exportations a reculé de 2,1 points (24,6% à fin juin 2022, contre 26,7% à fin juin 2021).

Dans le même ordre d'idées, les exportations du secteur de l’aéronautique sont en hausse de 62,5% à 10,9 milliards de dirhams, dépassant leurs niveaux enregistrés durant la même période entre 2018 et 2021. Cette évolution recouvre une hausse des exportations relatives à l’assemblage de 73,1% et de celles de l’EWIS de 43,2%. La part de ces ventes dans le total des exportations gagne 0,7 point (5,1% à fin juin 2022, contre 4,4% à fin juin 2021).

En parallèle, les exportations du secteur de l’agriculture et agro-alimentaire se sont renforcées de 24,8% pour ressortir à 46,3 milliards de dirhams. Cette évolution s’explique par la hausse simultanée des ventes de l’industrie alimentaire (+30,8%) et de celles de l’agriculture, sylviculture et chasse (+19,1%).

De leur côté, les exportations de textile et cuir se sont accrues de 32,4% à 22,2 milliards de dirhams. Cette évolution est attribuable à la hausse des ventes des principaux segments de ce secteur en l’occurrence, les vêtements confectionnés (+36,3%), les articles de bonneterie (+27,4%) et les chaussures (+27,9%).

La facture énergétique continue de flamber A fin juin 2022, les importations de biens ont affiché un accroissement de 44,2%, s’élevant à 365,6 milliards de dirhams. Cette évolution fait suite à l’augmentation des achats de la totalité des groupes de produits, principalement les produits énergétiques, les demi-produits, les produits alimentaires et les produits bruts.

La facture énergétique s’est ainsi appréciée de 124,7% à 71,5 milliards de dirhams, représentant 19% des importations totales. Cette évolution est principalement attribuable à l’accroissement des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (+124,8%), évolution due à la hausse des prix qui ont plus que doublé (9.614 dirhams la tonne à fin juin 2022, contre 4.719 dirhams la tonne un an auparavant).

De même, la facture alimentaire s’est appréciée de 43,4% à 46,1 milliards de dirhams, principalement en lien avec la hausse importante des achats d’orge (+830,8%) et, dans une moindre mesure, de ceux de blé (+55,1%). 

Par Safae Hadri
Le 26/08/2022 à 12h17

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la structure de l' industrie au maroc est déséquilibrée 30 ans de déficit commercial , c 'est sans appel qu 'il faut revoir contrats accord et protection douaniere et faire confiance aux industriels marocain , car la mutltinationale ne crée pas de modèle économique a meme de permettre le décollage

Et dire qu'il y en a dans les commentaires des autres articles qui veulent faire des embargos et ne plus vendre de phosphate à l'UE, la France et tout ceux qui commence avec l'Algérie. Et d'autres qui veulent expulser les entreprises françaises, ce qui comprend Renault, la locomotive du marché automobile au Maroc, mais aussi : PSA & Saint-Gobain. Heureusement qu'on ne vous écoute pas, sinon c'est la ruine du pays. Le Maroc ne doit fermer aucun marché, au contraire. Et si la France reste un bon partenaire, inutile de crier "méchant colonisateur, c'est la faute aux élites" Dans le cas contraire, si le Maroc trouve des meilleurs partenaires et décide de se séparer de la France, ce n'est pas pour une question de colonisation, mais d'avantages économiques & politiques.

Vous avez entièrement raison faut être conscient de la situation Vous remarquerez que c'est toujours les memesqui commentent sans réfléchir

Le Maroc doit faire comme l'opep, à savoir laisser la demande d'engrais dépasser l'offre, afin d'augmenter ses revenus. Le Maroc qui a considérablement augmenter la production ces dernières années, s'est en réalité tirer une balle dans le pied, car les prix se sont effondrés. Il faut CRÉER LA RARETÉ. Et le Maroc doit interdire la vente de phosphate brut, il faut impérativement vendre exclusivement des engrais phosphatés, acide phosphorique, acide sulfurique, NPK, DAP,MAP... Le Maroc ne doit faire la même erreur que le congo qui vend ses matières premières sans transformation, ni valeur ajoutée... C'est ce qui explique que le congo n'arrive pas à s'en sortir et est empêtré dans la misère

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