Le Maroc a relevé avec brio le défi de l’organisation des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI, en dépit des effets du séisme. C’est en substance ce qu’a déclaré Ajay Banga, président de la Banque mondiale, lors d’un point de presse organisé ce mercredi 11 octobre à Marrakech. Il s’agit de l’une de ses rares interventions publiques depuis son élection en mai dernier. «Je voudrais commencer par remercier notre hôte le Maroc qui a déployé des efforts incroyables pour réussir l’organisation de ces Assemblées annuelles», a-t-il déclaré à l’entame de son allocution.
Avant de poursuivre que «lorsque le tremblement de terre s’est produit, tout le monde s’interrogeait sur la tenue de cet évènement, mais le gouvernement marocain a non seulement fait du bon travail pour gérer cette tragédie, mais a également déployé des efforts incroyables pour nous aider à mettre en place toute la logistique nécessaire».
Être «une banque du savoir»
Au cours de ce face-à-face avec la presse, le patron de l’institution financière a dévoilé les grandes priorités de la banque durant son mandat, principalement en Afrique. Des investissements dans la santé, le numérique, les compétences professionnelles, ainsi que la création d’emplois, à travers des financements aux entreprises et startups.
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«Je suis convaincu que la croissance de la population en Afrique au cours des prochaines années et les opportunités que l’Afrique représente pour la croissance mondiale sont inégalées. La question est de savoir comment surmonter les incroyables défis qui existent sur le terrain en Afrique pour accroître le développement du continent», affirme-t-il.
D’après Ajay Banga, l’investissement dans le capital humain sera primordial pour favoriser l’essor de l’Afrique. «Nous essayons de développer l’enseignement supérieur et les instituts de formation professionnelle avec le Maroc, et d’établir des partenariats avec d’autres pays africains. Nos équipes ont également visité des instituts de formation sur le continent et envisagent de les accompagner dans la formation des compétences», soutient-il.
«La Banque mondiale ne doit plus être seulement une banque de financement, mais une banque du savoir pour encourager les bonnes politiques et les bonnes réglementations», a-t-il précisé.
Développer les échanges intra-africains
Le président de la Banque mondiale a aussi beaucoup insisté sur les avantages de la future Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui, selon lui, stimulera les échanges intra-africains grâce à l’allègement des barrières douanières. «Je pense que ce sujet mérite beaucoup plus d’attention. Il n’est pas possible de résoudre le problème pour l’ensemble du continent, mais on peut cibler dans un premier temps des régions modestes du continent avant de l’élargir sur l’ensemble des pays», suggère-t-il.
L’une des annonces phares de ce point de presse est le changement de la méthode d’évaluation des performances de la Banque mondiale. «J’essaie de faire en sorte que la banque ne soit plus évaluée en fonction des dollars et des projets financés, mais en fonction des résultats et de leur impact», annonce le dirigeant de l’institution de Breton Woods
Des résultats qui seront appréciés en fonction du «nombre de personnes qui sont allées à l’école grâce aux écoles que nous avons construites, le nombre de personnes ayant obtenu un meilleur emploi grâce aux compétences acquises dans les institutions de formation que nous avons financées, ainsi que le pourcentage de réduction d’émissions de carbone grâce au travail que nous avons accompli».