C’est la première fois que le Maroc recourt à la Ligne de précaution et de liquidité (LPL), contractée auprès du FMI depuis 2012. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que le Royaume en a tiré 3 milliards de dollars (près de 30 milliards de dirhams). Un montant remboursable sur 5 ans assortis d’une période de grâce de 3 ans. Le journal nous apprend que «ce tirage sera mis à la disposition de Bank Al-Maghrib et affecté essentiellement au financement de la balance des paiements». Il aura pour avantage de ne pas impacter la dette publique. En effet, le quotidien précise que «ces 3 milliards de dollars ne seront pas affectés au financement du déficit budgétaire, donc pas comptabilisés dans la dette publique», mais plutôt inscrits au bilan de Bank Al-Maghrib.
Si la situation des paiements extérieurs n’est pas inquiétante, pour le moment, avec des réserves de change de près de 25 milliards de dollars représentant 5 mois et 8 jours d’importations, le Maroc anticipe déjà les éventuels chocs que pourraient causer les chutes attendues des recettes des exportations, du tourisme et des transferts des MRE. Au-delà, avec la baisse des exportations des métiers mondiaux du Maroc, un fléchissement des IDE est à craindre.
Il est attendu, comme le pressent le quotidien, que «le tirage sur la LPL contribuera à atténuer l’impact de cette crise sur l’économie et à maintenir les réserves de changes à un niveau adéquat à même de consolider la confiance des investisseurs étrangers et des partenaires dans l'économie marocaine». Il faut dire que ce contexte de crise sanitaire sans précédent laisse présager une récession économique mondiale plus profonde que celle de 2009.
Ceci dit, le recours à la LPL pourrait s’accompagner de sorties à l’international, avec des emprunts extérieurs dont le niveau a été déplafonné et la ligne de crédit mise à disposition par la banque mondiale.