La nouvelle de l’organisation par le Maroc de la Coupe du monde 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal, a fait sensation chez les amateurs du ballon rond, mais pas que. Des retombées économiques importantes sont attendues, dont plusieurs secteurs d’activités devraient profiter, selon une étude réalisée par Sogécapital Gestion, filiale du groupe Société Générale Maroc.
Pour les auteurs de cette étude, l’organisation d’une Coupe du monde offre de nombreux avantages pour le pays hôte, à commencer par la visibilité internationale. Cette compétition offrira ainsi une occasion pour mettre le Maroc au-devant de la scène mondiale avec une visibilité médiatique et touristique sans précédent.
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L’organisation de la Coupe du monde devrait également stimuler l’économie locale et avoir un impact positif sur différents secteurs. Les analystes de Sogécapital expliquent que cet évènement requiert des investissements importants (infrastructures, stades, hôtels...) qui vont générer plusieurs emplois.
Une Coupe du monde peut également servir de catalyseur pour renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale. Cette compétition sera aussi l’occasion de concrétiser la rencontre des civilisations autour de la Méditerranée. «Les nouvelles installations sportives et les investissements en infrastructures peuvent laisser un héritage significatif pour les athlètes locaux et la population en général», précise l’étude.
Un coût d’environ 52 milliards de dirhams pour le Maroc
Pour mesurer l’enveloppe budgétaire que le Royaume devrait mobiliser pour accueillir la Coupe du monde 2030, Sogécapital a formulé des hypothèses, notamment celles relatives à la modernisation des normes de construction, aux effets de l’inflation et aux attentes plus importantes en termes de budget suite à l’édition de 2022.
Ainsi, tenant compte du coût moyen d’organisation d’une Coupe du monde, l’édition 2030 devrait coûter au total entre 15 et 20 milliards de dollars pour le trio Maroc-Espagne-Portugal. La part du Maroc dans ce budget d’organisation devrait se situer aux alentours de 5 milliards de dollars (environ 52 milliards de dirhams).
Cette enveloppe englobe: 17 milliards de dirhams pour la construction et la rénovation des stades, 8 milliards de dirhams pour les coûts relatifs aux centres d’entraînement, 17 milliards de dirhams pour les transports et les infrastructures et 10 milliards de dirhams pour des coûts d’organisation généraux.
25 milliards de dirhams issus du budget de l’Etat
Selon l’étude, le coût total de construction des stades et centres d’entraînement devrait être supporté intégralement par l’État dans son budget sur l’horizon 2024-2030, pour un montant de 25 milliards de dirhams.
Le financement des projets relatifs à l’infrastructure et au réseau de transport devrait être supporté à hauteur de 17 milliards de dirhams par les entreprises publiques à travers des crédits bancaires et/ou recours au marché de la dette privée, tandis que des prêts concessionnels extérieurs et des dons/aides d’autres pays pourraient couvrir d’autres coûts inhérents à l’organisation, pour un montant de 10 milliards de dirhams.
Concernant les impacts macroéconomiques de ces financements, Sogécapital estime que le financement devrait se faire sans pressions haussières sur les taux sur l’horizon 2024-2030. Le compte courant devrait néanmoins se creuser sur cet horizon en lien avec l’augmentation des importations de produits finis et semi-finis (aux alentours de 25 milliards de dirhams, soit 1,5% du PIB).
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En parallèle, l’impact attendu sur le crédit sera profitable pour le secteur bancaire, à travers le financement de projets de construction et d’infrastructures.
Le tourisme et le BTP, les grands gagnants
Sans surprise, le BTP sera l’un des principaux bénéficiaires de cette compétition. Selon l’étude, le secteur serait «drivé pendant plusieurs mois, voire des années, par les projets d’envergure (stades, infrastructures, routes, etc.), renforçant ainsi le taux d’utilisation des opérateurs». Ainsi, la grande partie du coût d’organisation, soit près de 20 milliards de dirhams, devrait se diriger vers le BTP.
L’organisation de cette Coupe du monde devrait impacter tout aussi positivement le secteur touristique marocain sur le court et moyen terme grâce à un flux de touristes significatif pour l’année de l’organisation de la compétition et les années qui suivront.
Une amélioration de l’offre hôtelière nationale pour atteindre les objectifs du secteur touristique à moyen et long terme est également attendue. Selon l’étude, plus de 100.000 lits supplémentaires sont à fournir pour répondre à la demande dans les villes hôtes. Les recettes touristiques pourraient atteindre jusqu’à 120 milliards de dirhams sur l’année 2030.
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Les banques sont un autre secteur qui devrait profiter de l’organisation de cette Coupe du monde, à travers notamment la hausse de l’encours des financements bancaires dédiés aux projets d’infrastructure (construction des hôtels et autres infrastructures). Il s’agit également de l’augmentation de l’utilisation des services bancaires (opérations de change, retraits, paiements électroniques). Le secteur devrait par ailleurs bénéficier de la bonne dynamique des autres secteurs (transport, tourisme...), précisent les auteurs de l’étude.
Enfin, pour ce qui est du secteur des télécoms, il devrait bénéficier de l’organisation de cette Coupe du monde à travers la hausse du trafic voix et data, ainsi que d’une amélioration des taux de pénétration au niveau national. L’étude évoque aussi des investissements pour l’extension et l’amélioration des infrastructures réseau du pays ainsi que l’accélération de la mise en place de la 5G.