Le port de Nador West Med, considéré comme l’un des projets d’infrastructures les plus ambitieux du Maroc, est désormais achevé. Situé sur la côte méditerranéenne, ce complexe portuaire s’apprête à ouvrir ses portes à la fin de l’année 2026.
L’annonce a été faite par Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, lors de la présentation du projet de budget 2026 de son département devant la commission des infrastructures à la Chambre des représentants.
«Le port est prêt. Nous entrons maintenant dans la phase d’opérationnalisation avec des partenaires internationaux de premier plan», a déclaré le ministre, soulignant que des accords ont déjà été conclus avec de grandes compagnies mondiales, dont le géant français CMA CGM.
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Ces partenariats permettront au port de traiter jusqu’à trois millions de conteneurs par an, un chiffre qui le positionnera parmi les plateformes logistiques les plus importantes de la région méditerranéenne. Conçu sur le modèle de Tanger Med, Nador West Med ambitionne de renforcer le positionnement du Maroc comme puissance portuaire régionale et acteur incontournable du commerce maritime mondial.
Un port au service de tout un territoire
Pour Nizar Baraka, les ambitions du projet vont bien au-delà du maritime. Le ministre a insisté sur la nécessité d’élargir les retombées économiques à l’ensemble du territoire: «Les bénéfices du port ne doivent pas se limiter aux provinces de Nador et Driouch. L’objectif est d’intégrer toutes les régions dans cette dynamique de développement.»
C’est dans cette logique que plusieurs projets d’infrastructures sont en cours ou à l’étude, notamment la future autoroute reliant Guercif à Nador, ainsi que l’amélioration des axes routiers vers Taourirt, Al Hoceïma, Oujda et Saïdia. Ces routes, a-t-il précisé, permettront d’élargir la zone d’influence économique de Nador West Med à l’ensemble du nord-est du Royaume.
«L’objectif est clair: toutes ces régions doivent devenir des zones industrielles et bénéficier directement des retombées du port», a ajouté Baraka.
Le ministre a également évoqué le rôle stratégique de la région Fès-Meknès, située à seulement deux heures du port. Cette proximité pourrait donner naissance à de nouveaux pôles industriels, capables de tirer parti de la plateforme maritime pour l’exportation et l’importation de produits.
«Nous voulons créer un lien fort entre Fès-Meknès et Nador West Med pour que cette région puisse, elle aussi, profiter des opportunités offertes par le port», a-t-il affirmé, avant de préciser que les travaux de doublement de la route nationale n°2 entre Fès et Nador sont déjà en phase finale.
Nador West Med a été pensé comme un port de transit et de transbordement, capable d’accueillir les plus grands navires du monde et de concurrencer les grandes plateformes méditerranéennes. Avec son terminal à conteneurs, son terminal pétrolier, et ses zones industrielles adjacentes, le complexe s’inscrit dans la continuité du succès de Tanger Med, qui a permis au Maroc de se hisser parmi les leaders africains du commerce maritime.
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Outre sa dimension économique, le projet incarne une vision nationale d’aménagement du territoire, en offrant de nouvelles perspectives d’emploi et d’investissement à une région longtemps marginalisée. À terme, des milliers d’emplois directs et indirects devraient être créés.
«Nador West Med est un projet structurant. Il transformera le visage économique de l’Oriental et contribuera à l’équilibre du développement régional», a affirmé Nizar Baraka.
Un développement portuaire étendu à tout le Royaume
Mais au-delà de Nador, Nizar Baraka a tenu à replacer ce projet dans une vision portuaire nationale cohérente et intégrée. Les efforts ne se limitent pas à la Méditerranée, le Royaume avance sur plusieurs fronts à la fois.
«Le port de Dakhla Atlantique connaît aujourd’hui une cadence de réalisation très importante. Quant au port de Lamhiriz, les travaux avancent bien, de jour comme de nuit. Nous avons même installé des panneaux solaires pour garantir l’alimentation en énergie avant la fin du raccordement électrique. Nous ne voulions pas attendre deux ans de plus avant son démarrage effectif», a-t-il affirmé, saluant les équipes mobilisées sur le terrain.
Le ministre a également mentionné les extensions prévues pour les ports de Laâyoune et Sidi Ifni, tout en annonçant la préparation d’un nouveau port à Tan-Tan dans le cadre d’un partenariat public-privé.
«Nous discutons actuellement avec plusieurs entreprises intéressées pour évaluer la taille optimale et la viabilité du futur port. L’objectif, c’est d’assurer sa rentabilité et la continuité de son exploitation», a-t-il précisé.
Ainsi, du nord au sud, le Maroc dessine progressivement les contours d’un réseau portuaire moderne au service de la croissance, de la logistique et de l’industrialisation. Avec l’entrée en service de Nador West Med, ce n’est pas seulement un nouveau port qui s’ouvrira sur la Méditerranée, mais un horizon élargi pour l’économie marocaine tout entière.







