Interrogé sur l’intention du gouvernement pour relever l’âge de départ à la retraite, à l’issue de sa dernière réunion, jeudi 20 avril, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a souligné que cette réforme s’impose pour plusieurs raisons, dont notamment le déficit prévu des caisses de prévoyances sociales et le besoin de financer le chantier de généralisation de la protection sociale lancé en 2022.
«La première étape du chantier de généralisation de la protection sociale a été lancée en 2022 avec la généralisation de l’AMO, à la fin de cette année nous démarrerons l’octroi des aides aux personnes en situation de précarité et à partir de 2024, le gouvernement est appelé à généraliser les pensions de retraite à l’ensemble des travailleurs inscrits», a-t-il précisé.
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Selon le porte-parole du gouvernement, les discussions avec les syndicats ont commencé par un diagnostic de la situation financière des caisses de prévoyance sociale. Ensuite, la deuxième étape qui va démarrer fait partie du dialogue social dans sa globalité. «Nous allons discuter et prendre des décisions en concertation avec les différentes parties prenantes pour préserver les droits des salariés», a-t-il précisé.
Les plus récentes études menées par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) en 2020 ont pu démontrer que les principaux régimes de retraite au Maroc sont caractérisés par une situation financière difficile globalement marquée par une dette importante et par des réserves qui arriveront à un épuisement durant les prochaines années.
Toujours selon l’ACAPS, le régime de sécurité sociale auquel sont affiliés les salariés du privé connaîtrait une dégradation importante à long terme et se situerait à 1,2 retraité pour un actif en 2080 contre 7,5 en 2020. Financièrement, les projections de la CNSS montrent que le régime enregistrerait son premier déficit global en 2027 et que l’épuisement de ses réserves est prévu en 2040.
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Les deux régimes du secteur public, CMR-RPC et RCAR-RG, gérés par la Caisse marocaine des retraites et la Caisse nationale de retraites et d’assurances connaîtraient également une dégradation due à l’accroissement plus important des flux des sorties futures à la retraite comparativement aux nouvelles recrues des administrations et des établissements et entreprises publics. Ce rapport s’établirait respectivement, pour ces deux régimes, à 1,7 et 1,1 actif pour un retraité à l’horizon 2080.
La date du premier déficit global du régime CMR-RPC a été déjà enregistré en 2015 et l’épuisement des réserves est attendu en 2028. Pour le RCAR-RG, le déficit global interviendrait en 2023 alors que l’épuisement des réserves est attendu en 2044.