Le risque de change fait trembler les entreprises

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Revue de presseKiosque360. Avec la récente révision de la pondération du panier de cotation du Dirham (60% Euro et 40% Dollar contre 80-20 auparavant), les opérateurs qui facturent en Euro sont plus exposés à la volatilité de la monnaie européenne.

Le 05/05/2015 à 08h08

Le renchérissement de l’Euro, constaté depuis quelques jours, est surveillé de très près par les directions financières des entreprises, nous apprend L’Economiste dans sa livraison de ce mardi 5 mai 2015. Il faut dire qu’avec la récente révision des pondérations du panier de cotation du Dirham (60% Euro et 40% Dollar contre 80-20 auparavant), les opérateurs qui facturent en Euro sont un peu plus exposés à la volatilité de la devise européenne. Un spécialiste des marchés cité par le journal estime qu’avec le réajustement, l’Euro sera deux fois plus volatil qu’auparavant. Du coup, les entreprises qui font du commerce avec l’Europe veulent de plus en plus se couvrir contre le risque de change, croit savoir le quotidien. Soulignons que les instruments de couverture existent, mais les PME y sont très peu sensibilisées et, par conséquent, sont les plus vulnérables face aux tensions sur les marchés de change.

L’Economiste précise que les opérateurs les plus avertis font davantage appel, pour se couvrir, aux sociétés de gestion financière ou encore aux professionnels de marché . Le journal ajoute qu’avec une dépendance relativement moins forte des économies européennes et le développement sur de nouveaux marchés, le risque de change est devenu une préoccupation majeure pour les entreprises. Ainsi, le réajustement du panier du Dirham a permis aux exportateurs de bénéficier de la baisse de la monnaie européenne ces derniers mois. Pour le quotidien, si l’Euro poursuit le même trend observé ces derniers jours, les exportateurs vont devoir en payer le prix.

Il faut souligner toutefois que les entreprises ne sont pas toutes exposées de la même façon à la fluctuation des devises composant le panier du Dirham. Par exemple, si on compare cette année à l’année d’avant, le Dollar reste fort, ce qui est donc avantageux pour les exportateurs comme l’OCP. “Le niveau actuel du Dollar est à la marge pour nous” confie-t-on d’ailleurs auprès de l’industriel. L’Economiste précise que pour les importateurs, la situation est différente. Le renchérissement du Dollar engendre, en effet, pour les grosses opérations d’importantes pertes de changes. Le quotidien note que c’est l’une des raisons ayant poussé au rééquilibrage du panier du Dirham. L’autre objectif, aussi, étant de contenir les effets de la montée du billet vert sur les finances publiques puisque la facture énergétique est libellée dans cette monnaie. L’année dernière d’ailleurs, l’impact sur les comptes publics de la hausse du Dollar a été neutralisée par la baisse du cours du pétrole.

Par Ismail Benbaba
Le 05/05/2015 à 08h08