Dans son allocution devant le roi, M. Jouahri a indiqué que, pâtissant d'un environnement externe globalement défavorable et de mauvaises conditions climatiques, la croissance de l’économie nationale a décéléré à 2,5%, notant toutefois que le taux de chômage a reculé à 9,2%, suite à la création d’un nombre important d’emplois dans le secteur des services.
Au niveau des équilibres macroéconomiques, le wali de Bank Al-Maghrib a précisé que le déficit budgétaire s’est accentué à 4,1% du PIB, et que le déficit du compte courant s’est atténué à 4,1%. Les afflux d’investissements directs étrangers ont atteint 33,5 milliards de dirhams et les avoirs officiels de réserves se sont établis à un niveau équivalent à 6 mois et 8 jours d’importations, a-t-il ajouté.
En outre, l’inflation a connu, selon M. Jouahri, une forte décélération à 0,2%, reflétant principalement la baisse des prix des produits alimentaires et des carburants. Dans ce contexte, Bank Al-Maghrib a maintenu l’orientation accommodante de sa politique monétaire, en réduisant le taux de la réserve monétaire à 2%, ce qui a contribué à un recul des taux d’intérêt et à l’accélération du crédit bancaire, a poursuivi le wali de Bank Al-Maghrib.
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Par ailleurs, M. Jouahri a souligné que l’année a été particulièrement marquée par l’élan enclenché par l’appel du souverain pour l’appui et le financement des PME, des jeunes porteurs de projets et des diplômés. En réponse à cet appel, le gouvernement et Bank Al-Maghrib, en collaboration avec le système bancaire, ont élaboré un programme ambitieux axé sur la création de nouveaux fonds de garantie. De plus, la Banque a assoupli ses règles prudentielles et mis en place un mécanisme de refinancement illimité à un taux d’intérêt préférentiel de 1,25%.
Concernant la Réforme du marché des changes, M. Jouahri a signalé que la première phase s’est déroulée dans de bonnes conditions, permettant ainsi aux autorités d’entamer la deuxième étape du processus.
Il a indiqué qu’à travers le bilan de l’année 2019, qui conclut celui d’une décennie entière, il ressort qu’en dépit du renforcement de sa position externe grâce à sa stabilité, le Maroc affiche une performance interne insuffisante. C’est d’ailleurs un tel constat, a relevé M. Jouahri, qui a amené le roi à mettre en place la Commission spéciale sur le modèle de développement.
En sus, le déploiement de la loi cadre de la vision stratégique de l’éducation et la formation requiert des moyens humains et matériels conséquents, ainsi que la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes pour qu’elles remplissent leurs engagements, tout en veillant à sa mise en œuvre dans les délais impartis.
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La résilience, ajoute M. Jouahri, requiert de rehausser la compétitivité de l’économie et d’accélérer sa croissance. A cet effet, il faudrait, conformément à l’appel de Sa Majesté, mettre en place une nouvelle génération de grands plans sectoriels cohérents et harmonieux, susceptibles de servir de pilier au modèle de développement dans sa nouvelle version.
Aussi, plusieurs réformes à caractère transversal doivent être poursuivies, dont la nouvelle charte de l’investissement, le déploiement du nouveau cadre des partenariats public-privé, le chantier de la régionalisation avancée, la réforme de la fonction publique et celle des systèmes de retraite, a-t-il affirmé.
Sur un autre volet, M. Jouahri a rappelé qu’il est essentiel d’accélérer la mise en place du cadre légal et réglementaire pour la concrétisation des orientations fixées par la charte de l’environnement. En outre, il a fait savoir que la crise actuelle constitue une occasion pour saisir les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies et reconnaître la nécessité d’accélérer la mise en œuvre d’une stratégie digitale globale tenant compte de la cohérence et de la complémentarité des parties prenantes.
Le wali de Bank Al-Maghrib a, à cette occasion, assuré que grâce à la clairvoyance du roi, le Maroc a pu contenir la pandémie et atténuer son impact, et que les conclusions de la Commission sur le modèle de développement, mise en place par le souverain, devraient contribuer à la formulation d’une nouvelle vision post-crise.
La mobilisation des forces vives de la nation derrière le roi favorisera la préservation et la consolidation des acquis du Royaume afin de lui permettre de sortir de cette crise plus résilient et mieux préparé à poursuivre son combat pour une croissance accélérée, durable et inclusive, a conclu M. Jouahri.