Le vrai coût de la prédominance du cash dans l’économie marocaine

L'argent liquide maintient une grande emprise sur les différents types de transactions au Maroc

Revue de presseL’argent liquide maintient une grande emprise sur les différents types de transactions au Maroc. Malgré les avancées vers des échanges dématérialisés loin de la monnaie fiduciaire, le phénomène impacte lourdement l’économie nationale. Cet article est une revue de presse tirée de L’Observateur du Maghreb et d’Afrique.

Le 06/05/2024 à 21h20

Les chiffres de Bank Al-Maghrib (BAM) ont de quoi alerter. La circulation de l’argent liquide atteint de nouveaux somment, avec quelque 400 milliards de dirhams à la fin de mars dernier, soit une croissance de 10,2 % par rapport à l’année précédente. C’est ce qu’indique le magazine L’Observateur du Maghreb et d’Afrique, ajoutant que cette tendance ascendante de l’utilisation de liquidités présente le risque d’exacerber les dangers d’inflation monétaire, car le volume de la masse monétaire en circulation augmente plus rapidement que la croissance du produit intérieur brut.

La prédominance de l’utilisation de l’argent liquide au Maroc peut être attribuée à plusieurs facteurs. À la persistance du secteur informel s’ajoute l’évasion fiscale. Le secteur informel représente près de 30% de l’activité économique du pays. Et certaines personnes préfèrent éviter d’être sous la surveillance fiscale, ce qui maintient une demande élevée d’argent liquide. De plus, l’argent liquide reste souvent le moyen le plus pratique pour effectuer des transactions quotidiennes dans un pays où l’accès aux services bancaires peut être limité pour certaines populations.

Cette dépendance à l’argent liquide n’est pas sans conséquences. «Outre les risques d’inflation monétaire et les défis logistiques pour les institutions financières, l’utilisation excessive de l’argent liquide peut également favoriser l’évasion fiscale et les activités illicites, en rendant les transactions moins traçables et transparentes», lit-on.

Si pour l’utilisateur, payer en espèce est gratuit, pour les banques, la circulation de l’argent liquide engendre des coûts considérables, estimés à plus de 10 milliards de dirhams par an, selon les données de Bank Al-Maghrib (BAM).

«Ces coûts comprennent divers frais tels que la production de pièces et de billets, la recherche et le développement de mesures de sécurité, ainsi que la logistique de distribution. Ces dépenses représentent environ 0,8% du PIB du pays», révèle L’Observateur du Maghreb et d’Afrique.

Seul moyen de sortir de ce cercle vicieux, la promotion du paiement électronique. Cela passe par des incitations financières comme des remises ou des programmes de fidélité mais aussi par la simplification des procédures et l’utilisation d’applications numériques. «La sensibilisation du public sur les avantages des paiements électroniques en termes de sécurité, de commodité et d’efficacité peut également contribuer à changer les mentalités et les comportements», recommande le magazine.

Par Lamia Elouali
Le 06/05/2024 à 21h20

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VOS RÉACTIONS

La monnaie informatique souffre d 'un problème de sécurité , de mobilité sincère dans un environement cosmopolite la monnaie fiduciaire c' est surtout d 'identification nationale de notre attachement à l' identité marocaine et à nos serments

D'un côté , 400 Milliards de Dirhams de cash qu'il suffit de se baisser pour en ramasser et de l'autre les banques tendent la main pour des liquidités de 130 Milliards. Est ce logique ?

Vive le cash. Aucune confiance dans le blabla numérique.

Bravo les marocains : 0.8% ce n'est pas cher payer pour la liberté ! L'engouement de certains pour le numérique cache une volonté de contrôle social du citoyen . Les citoyens doivent être libres et chacun doit pouvoir faire ce qu'il veut de son argent sans être traqué, pisté par des systèmes malveillants. OK pour le numérique dans une certaine mesure et par souci de modernisation mais le cash doit rester dominant.

les banques doivent peut-être réfléchir à des incitations comme la rémunération des comptes créditeurs ( sans que ce soit bloqué) sur une période courte, un trimestre par exemple, avec un montant plancher. les banques profitent des dépôts de leurs clients sans donner un centime en retour. par contre ils facturent à leurs clients toute opération effectuée au prix fort (tirer un chèque dans une agence de votre banque autre que l'agence où vous avez un compte vous coûte 30 dhs, de même pour un retrait sans chèque). A voir les bénéfices nets réalisés par les banques, ça donne le tournis. Alors partagez un peu ces richesses Mesdames et Messieurs les banquiers.

RDV dans 50 ans ! Pour changer les mentalités. En attendant… tous le monde se porte bien, a commencer par les banques.

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