«Nous demeurons confiants quant à la capacité du Maroc à réaliser de nouvelles sorties à l'international sans grandes difficultés et à des conditions de financement correctes», estiment les analystes d'AGR dans leur rapport «Research report fixed income», dont le titre est le suivant: Vers une poursuite de la hausse des taux en 2022.
Le Royaume profite en effet toujours d’une prime de risque relativement plus attractive par rapport aux pays émergents, ajoutent-ils. Deux constats soutiennent cette thèse, dont des notations favorables de la dette souveraine avec des perspectives stables. Grâce aux derniers tirages (la Ligne de précaution et de liquidité -LPL et le Droit de tirage spécial -DTS) auprès du Fonds monétaire international (FMI), le Maroc a su renforcer sa résilience face aux chocs extérieurs. Dans ces conditions, les réserves de change s’établissent à des plus hauts, de l'ordre de 300 milliards de dirhams, soit aux environs de six mois d’importation de biens et services.
«Il s'agit aussi d'une quote-part de la dette extérieure maîtrisée à 24% en 2022 selon nos estimations, soit un niveau cohérent avec le benchmark de référence du Trésor à l’international. Ce dernier se situe entre [25%-30%]», indique AGR, qui rappelle qu'en 2022, le durcissement monétaire de plusieurs grandes banques centrales à l’international (FED, BCE, BOE, BNS etc.), ont induit des tensions haussières sur les taux de financement des économies émergentes. Ainsi, la prime de risque exigée ressort à plus de 390 points de base en moyenne depuis le début de l’année 2022, en hausse de 22% par rapport à 2021.
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Rappelons qu'interviewée au cours de l'émission en ligne Grand Format-Le360, la ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah, avait affirmé que la sortie du Trésor sur le marché international était «en permanence à l’étude et toujours à l’ordre du jour».
«Nous scrutons toujours les marchés. Aujourd’hui, compte tenu du contexte, il ne semble pas que ce soit le moment opportun pour le faire, mais nous y travaillons tout le temps pour savoir apprécier le bon moment et assurer les meilleures conditions de financement», avait précisé à cette occasion l’Argentière du Royaume.