L’amélioration des balances des échanges avec l’extérieur se fait de plus en plus sentir sur le niveau des réserves de changes du royaume. Celles-ci ont ainsi progressé durant les neuf premiers mois de l’année de 20,8% pour s’établir à 213,1 milliards de dirhams.
A ce niveau, les réserves de changes permettent de couvrir six mois et seize jours d’importations de biens et services. Une situation confortable quand on sait qu’en 2012, à cause surtout de la flambée des cours du pétrole qui avaient creusé le déficit de la balance commerciale, ces réserves arrivaient à peine à couvrir quatre mois d’importations de biens et services. Cela avait même poussé les autorités de tutelle à solliciter une Ligne de précaution et de liquidités (LPL) auprès du Fonds monétaire international (FMI).
Aujourd’hui, la situation est autre. Tous les indicateurs d’échanges avec l’extérieur, ou presque, sont bien orientés. A commencer par le déficit commercial qui expliquait en grande partie l’amenuisement des réserves au cours de ces dernières années dans le sillage de la flambée des cours du baril de pétrole. Actuellement, avec le retournement de la conjoncture et un baril en baisse à 48 dollars (en séance du mardi 10 novembre), soit la moitié de son cours moyen de l’année dernière, la facture énergétique se retrouve fortement réduite. Et en tenant compte de la bonne performance des phosphates, du secteur automobile grâce aux exportations de voitures et à la bonne tenue de certains secteurs traditionnels, comme l’agroalimentaire, le déficit commercial s’atténue en reculant de 22,18% à 113,7 milliards de dirhams.
Par ailleurs, les transferts des MRE semblent aussi reprendre la bonne trajectoire avec une hausse de 4,5% à 47,5 milliards de dirhams, signe d’une amélioration de la situation économique des pays d’accueil, notamment ceux de l’Union européenne. De même, les Investissements directs étrangers s’orientent positivement avec une évolution de 4,2 milliards de dirhams à 26,4 milliards de dirhams. Seul hic, les recettes de voyages n’arrivent pas à décoller avec une baisse de 1% à 45,6 milliards de dirhams du fait de la baisse des arrivées de touristes et, surtout, du recul des nuitées enregistrées au niveau des établissements d’hébergement.
Pour le reste de l’année, la tendance globale positive d’amélioration des réserves ne devrait pas connaître de changements, surtout que tous les conjoncturistes et les experts du FMI s’accordent sur le fait que le cours du baril de pétrole ne devrait pas remonter dans le court terme.