L’impact du Covid-19 sera visible sur les comptes de la sécurité sociale, nous apprend L’Economiste dans sa livraison du jour. Le quotidien souligne que le manque à gagner en termes de cotisations est estimé à 4,4 milliards de dirhams et que les différentes prestations seront touchées, mais à des degrés divers. Il faut savoir que la CNSS a mené une étude actuarielle et que les résultats seront examinés lors du Conseil d’administration du 30 septembre.
Selon le journal, cette étude a analysé 3 scénarios (pessimiste, optimiste et un scénario central). On apprend que ce dernier scénario prévoit une reprise dès le mois de juillet, mais en fonction du groupe d’entreprises. Notons qu’en se basant sur le scénario central, la branche des pensions devrait enregistrer une réduction importante du solde technique cette année, soit 1,74 milliard de dirhams, ce qui représente 93% du solde initial prévu. Il est à souligner que le solde d’exploitation s’établirait à 131 millions de dirhams contre une prévision initiale de 1,87 milliard de dirhams d’excédents.
Le journal indique que les prévisions réalisées sur 5 ans relèvent la gravité de la situation, ajoutant que le principal canal de transmission n’est autre que l’octroi de droits d’assurance gratuits aux bénéficiaires de l’indemnité forfaitaire. Force est de remarquer que l’octroi du droit à la pension sans contrepartie financière a généré un manque à gagner en termes de cotisations à long terme de 609 millions de dirhams et que l’étude recommande d’agir rapidement pour financer le déficit dû à la crise et procéder à la réforme paramétrique, afin de continuer à honorer les engagements pris.
L’Economiste affirme que la crise sanitaire pourrait amputer le solde technique de la branche AMO (Assurance maladie obligatoire) de 431 millions de dirhams, alors qu’avant la pandémie, les prévisions tablaient sur un excédent de 2,7 milliards de dirhams. Notons également que la branche des allocations familiales et celle des prestations à court terme hors indemnité pour perte d’emploi (IPE) n’échapperont pas à la crise. En ce qui concerne les prestations à court terme hors IPE, on note qu’un déficit de 26 millions de dirhams est attendu cette année, au lieu d’un excédent de 126 millions de dirhams. L’Economiste signale surtout que la CNSS redoute, dans les mois à venir, une explosion des demandes d’indemnités pour perte d’emploi.