La réforme fiscale que veut introduire Donald Trump ne devrait pas être sans impact sur le Maroc. Dans son édition du jour, L’Economiste rappelle que le président américain a l’intention de baisser le taux d'imposition appliqué aux entreprises installées aux USA à 15%, contre 35%. Le pays fera dès lors partie de ceux qui imposent le moins les bénéfices des entreprises de l’OCDE. Ce qui posera un problème de compétitivité à une grande partie de l’Europe, mais aussi et surtout au Maroc qui applique les taux d’IS parmi les plus élevés.
Même au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE (24%), l’imposition des sociétés installées dans le royaume reste plus élevée (30%). «L’un des taux les plus élevés au monde!», constate le quotidien. Et c’est justement de la compétitivité des entreprises qu’il est question, à travers cette réforme qui permettra la création d’emplois. En parallèle, il s'agit de simplifier au maximum la fiscalité et de doubler la déduction forfaitaire des ménages. A cela s’ajoutent des déductions pour les enfants et les frais de garde, ainsi que la suppression de la taxe sur la succession. Une «assiette territoriale» pour les sociétés américaines sera de même instaurée, pour que les bénéfices soient imposés dans le pays où ils sont réalisés.
Si le projet passe le Congrès, il devrait créer de la croissance, avec «plus de contribuables et suffisamment de nouvelles recettes fiscales pour compenser le manque à gagner de la baisse d'impôt». Ceci constitue une menace pour le Maroc qui, contrairement à d’autres pays en Europe, n’a pas préparé de riposte, puisqu’il n’a pas prévu de baisse d’impôt. A l’inverse, le Royaume-Uni abaissera l'IS de 20 à 17% en 2020, quand la France prévoit une baisse à 28% en 2020. Le risque de cette réforme est un rapatriement massif des entreprises américaines des pays d’accueil comme le Maroc.