Les débuts difficiles de l’assurance islamique

DR

Revue de presseKiosque360. Les premiers pas de l’assurance islamique Takaful ne devraient pas être si simples que cela, selon une récente étude de l’Association marocaine pour les professionnels de la finance participative (AMFP). Synthèse.

Le 26/05/2017 à 01h06

L’Association marocaine pour les professionnels de la finance participative (AMFP) a décidé de se pencher sur le cas de l’assurance islamique Takaful car c’est cette dernière qui devra obligatoirement accompagner les futurs financements participatifs. Mais à la lecture de son étude, dont La Vie Eco du 26 mai révèle en exclusivité les grandes lignes, trois contraintes pointent déjà le bout de leur nez.

La première est inhérente au modèle économique qui s’imposera, de par la loi, aux futurs opérateurs. D’après l’AMFP, si la Wakala modifiée est adoptée, les primes des opérateurs Takaful qui optent pour ce modèle devraient être plus élevées que celles des acteurs classiques. En clair, il s'agit d'un handicap concurrentiel majeur.

La deuxième contrainte est le catalogue de produits de Takaful qui au départ serait peu fourni. Un portefeuille limité qu’imposeraient les pouvoirs publics, comme le met en avant La Vie Eco. La raison? Eviter dès le début une déstabilisation du marché de l’assurance classique, estime l’AMFP.

La dernière contrainte réside dans les options limitées en matière d’allocation d’actifs. Les nouveaux acteurs devront placer au moins 30% des primes collectées dans des actifs non risqués, notamment souverains ou jouissant de la garantie de l’Etat. Or seuls les sukuks remplissent ces critères. Problème: aucun instrument de ce type n’a jamais été émis jusqu’à aujourd’hui.

Et pour ne rien arranger, d’après l’AMFP, les futurs opérateurs Takaful vont s’introduire dans un marché boursier «étroit» en général associé à une rareté des sociétés cotées conformes à la Charia.

Par Fayçal Ismaili
Le 26/05/2017 à 01h06