Le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2024 offre un aperçu détaillé des dynamiques démographiques au Maroc. Parmi les principaux enseignements, on observe la baisse du taux de croissance démographique, qui est passé de 1,25% entre 2004 et 2014 à 0,85% au cours de la dernière décennie, précise L’Economiste dans son édition du lundi 11 novembre.
Cela soulève la question du renouvellement de la population active et du vieillissement, en particulier dans les zones rurales, où le taux d’accroissement se limite à 0,22%.
Cinq régions concentrent plus de 70% de la population, notamment Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, et Tanger-Tétouan-Al Hoceima. «Le déséquilibre dans la répartition géographique pourrait aggraver les inégalités régionales, nécessitant ainsi une politique de régionalisation renforcée pour stimuler l’activité économique et accroître l’attractivité des zones moins peuplées», lit-on.
Le recensement de 2024 confirme aussi la poursuite de la dynamique d’urbanisation. La population urbaine représente désormais 62,8% de la population totale, contre 60,4% en 2014. Cette évolution entraîne une forte pression sur les ressources. «La concentration démographique dans les grandes villes, notamment à Casablanca, qui compte 3,236 millions d’habitants, exerce une pression importante sur les infrastructures, les transports et le logement. Dans les grandes agglomérations telles que Casablanca et Rabat, cette demande accrue contribue déjà à une inflation immobilière, rendant l’accès au logement de plus en plus difficile pour de nombreux ménages», poursuit le quotidien.
Un résultat notable du recensement est la hausse significative du nombre de ménages, qui atteint 9,27 millions, avec une croissance annuelle moyenne de 2,4% entre 2014 et 2024. Parallèlement, la taille moyenne des ménages diminue, passant de 4,6 à 3,9 personnes. Cela reflète un changement dans les structures familiales et peut-être l’émergence de modes de vie plus individualisés.
Il convient également de noter l’augmentation de la population étrangère, qui progresse de 5,6% par an, «appelant à des politiques d’intégration inclusives pour garantir un accès équitable aux services essentiels. Cette intégration représente un enjeu socio-économique majeur, renforçant la nécessité de développer des services et des infrastructures adaptés aux besoins de populations diversifiées».