Visiblement déçus de leur réunion avec le ministre de tutelle, vendredi 21 décembre, certains syndicats de pharmaciens, membres de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM), persistent et signent: l’appel à la grève de ce jeudi 27 décembre sera maintenu dans plusieurs villes du royaume.
C’est le cas à Casablanca où la mobilisation s’est accentuée ces derniers jours, en vue de réussir le débrayage de ce jeudi, qualifié d’«historique».
Un sit-in est d’ailleurs prévu devant le siège de la représentation syndicale à Casablanca à partir de 9 heures. «Il n y aura pas de pharmacie de garde durant cette journée de grève», prévient-on du côté du Syndicat des pharmaciens d’officine de Casablanca.
Il est important de noter que cet appel à la grève ne fait pas l’unanimité au sein de la profession. Contrairement à la FNSPM, la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) s’oppose fermement au maintien de cette grève prévue ce jeudi 27 décembre, d’autant plus, nous confie son président Mohamed Lahbabi, que les instigateurs de ce mouvement font partie des membres des commissions constituées à l’issue de la réunion avec le ministère de tutelle.
«Après le sit-in du 3 décembre, et pour la première fois dans l'histoire de l’activité pharmaceutique au Maroc, un ministre s'engage par écrit à faire aboutir toutes les revendications. Mieux, trois jours après la réunion avec le ministre, trois commissions mixtes ont été constituées. Une première réunion est d’ailleurs prévue ce vendredi 28 décembre», souligne ainsi le président du CSPM.
A l'en croire, sur les 1200 pharmacies que compte Casablanca, seules 20% participeraient au débrayage de ce jeudi 27 décembre. Mieux encore, tient à rassurer Mohamed Lahbabi, aucune fermeture n’est à craindre dans la capitale, Rabat, mais aussi à Marrakech, Agadir, Meknès, Laayoune, Fès, Taza et Oujda...
Lire aussi : Les pharmaciens d’officines décrètent une grève nationale: voici leurs revendications
Voici, par ailleurs, la liste des revendications des pharmacies d’officine:
- Une publication de la pharmacopée;
- Une révision de la loi de 1922;
- Des mesures de compensation, suite à la baisse des prix des médicaments (révision du décret de fixation des prix des médicaments);
- La publication des circulaires et de la liste des médicaments que les cliniques sont autorisées à livrer;
- La fin des monopoles pharmaceutiques (produits de contraste, vaccins, insulines, produits vétérinaires, etc. );
- La mise en place d'une politique de décentralisation des conseils de l’Ordre;
- Un droit de substitution;
- Des solutions rapides et radicales à trouver à l’anarchie qui règne au niveau de la profession, notamment le non-respect des tours de gardes et des horaires d’ouverture et de fermeture;
- Une révision des dispositions fiscales appliquées à l’officine;
- L’instauration d'une couverture médicale pour les pharmaciens, adaptée à leur corporation.