"Il suffirait d'appliquer la règle de base de toute transaction financière: chaque participant doit divulguer son identité. Cela casserait le Bitcoin", a déclaré Ewald Nowotny dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. "Nous avons besoin d'une TVA sur le bitcoin qui n'est pas une monnaie", a-t-il également esquissé.
Le gouverneur de la banque centrale d'Autriche reprend ainsi à son compte le crédo de la BCE, qui considère le Bitcoin, cette devise virtuelle et décentralisée, comme une bulle plutôt que comme une potentielle concurrente de l'euro, mais pointe les risques de blanchiment de capitaux que pose le développement des blockchains et des crypto- monnaies.
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"Nous venons de décider de ne plus imprimer de billets de 500 euros pour cette raison et nous assistons à un vaste recyclage de cet argent sale dans le Bitcoin", déplore-t-il.
Le Bitcoin, cette monnaie virtuelle qui a fait irruption sur la scène financière internationale en 2017, est passé d'environ 1.000 dollars en janvier à plus de 16.000 dollars à la mi-décembre, une ascension vertigineuse faisant craindre une bulle, même dans les milieux financiers rompus à la spéculation et à la volatilité.
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Par ailleurs, le président de la Banque centrale autrichienne estime que le Bitcoin est avant tout une mode et souligne l'impossibilité à terme de généraliser les paiements avec une monnaie dont le cours est aussi volatil. "Quand je prends le métro le week-end avec mes petits-enfants il y a toujours quelques personnes qui viennent m'en parler, avant on me demandait s'il fallait acheter de l'or", ironise Ewald Nowotny.
Des responsables de la Réserve fédérale américaine (FED) ont aussi récemment exprimé des craintes sur le sujet, tandis que la Banque centrale de Singapour a recommandé aux investisseurs d'agir avec "une extrême prudence" vis-à-vis du bitcoin.