Les recettes de l’IRES pour impulser la recherche et l’innovation

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Le système de la recherche scientifique et de l’innovation n’a pas contribué à une réelle transformation structurelle de l‘économie marocaine. C’est le constat dressé par l’Institut royal des études stratégiques (IRES) qui dresse une série de recommandations pour inverser la situation.

Le 12/02/2016 à 15h30

C’est connu, l’innovation et le développement technologique sont les enjeux clés pour la compétitivité des entreprises et par ricochet de l’économie d’un pays dans un environnement mondial en perpétuelle transformation et où la concurrence fait rage.

Et il est admis qu’aucune innovation n’est possible sans un cadre de Recherche & développement (R&D) adéquat. D’où l’intérêt accordé au système de recherche scientifique source fondamentale de l’innovation dans les pays développés.

Reste qu’en la matière, le royaume accuse un retard. C’est ce que révèle une étude de l’Institut royale d’études stratégiques (IRES) portant sur l’Innovation et la recherche scientifique et dont l’objectif est d’examiner «les atouts et les insuffisances du Maroc en matière de recherche et d’innovation pour faire des propositions de politiques publiques, à même de renforcer les capacités du pays dans ce domaine».

Le Maroc pas mal lôti, mais…

D’après l’étude, le Maroc a consacré l’équivalent de 0,7338% de son PIB à la R&D en 2010, soit de loin le meilleur taux au niveau du monde arabe devant la Tunisie et très loin devant les autres pays arabes. Toutefois, il reste en retrait par rapport aux pays émergents : Inde (0,797%), Turquie (0,8434%), la Russie (1,130%), Brésil (1,1159%),… et très loin derrière Israël (3,955%).

Toutefois, malgré cette part relativement intéressante, selon l’IRES, le système de la recherche scientifique et de l’innovation n’a pas contribué à une réelle transformation structurelle de l‘économie marocaine.

Plusieurs facteurs expliquent ce faible impact, selon l’IRES, qui cite, entre autres, l’effectif réduit des chercheurs, comparativement aux pays émergents, la faiblesse des ressources consacrées à la R&D, le caractère embryonnaire du dispositif du capital-risque et le manque de coordination entre les acteurs institutionnels impliqués dans le domaine de la recherche et de l’innovation et, enfin, la faible mobilisation de la diaspora scientifique marocaine.

Face à cette situation, l’IRES a dressé une série de recommandations à même de contribuer à rehausser le niveau de la R&D scientifique afin que celle-ci contribue à l’innovation et impacter positivement sur la compétitivité et par ricochet à la transformation de l’économie marocaine.

Recommandations

Face à cette situation l’IRES a émis plusieurs recommandations. D’abord, «l’alignement de la recherche et d’innovation sur les priorités stratégiques du pays en vue d’améliorer de manière dynamique son profil de spécialisation et de renforcer ses capacités concurrentielles».

Ensuite, l’institution met en exergue la nécessité de développer de partenariat entre les universités et le secteur industriel. De même, elle insiste sur «le développement de partenariat entre les universités et le secteur industriel».

En outre, un véritable cadre de recherche ne peut se développer qu’avec la mise en place, selon l’IRES, «d’un cadre réglementaire et incitatif favorable à l’attrait des entreprises étrangères, leaders dans le domaine de l’innovation».

Enfin, aujourd’hui, dans le monde, de nombreux Marocains de la diaspora scientifique brillent dans les pays les plus développés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Angleterre, etc.). Il serait utile de mobiliser cette diaspora dans des «projets de développement d’envergure».

Enfin, au delà de ces recommandations, l’étude souligne la nécessité de définir «une nouvelle vision de la recherche scientifique et de l’innovation qui préconiserait de faire du Maroc un hub régional en la matière».

Celle-ci devrait se matérialiser par la mise en place des conditions nécessaires au bon fonctionnement d’un écosystème de recherche scientifique incluant les entreprises innovantes, les porteurs de projets, les universités, les organismes de capital-risque et les pôles de développement technologiques. L’objectif ultime étant de permettre l’éclosion d’une économie à forte valeur ajoutée et compétitive.

Par Moussa Diop
Le 12/02/2016 à 15h30