«L’une de mes premières actions quand j’ai été nommé au gouvernement a été de désigner le projet Xlinks comme étant une infrastructure d’importance nationale», a affirmé la secrétaire d’Etat britannique en charge de la sécurité énergétique, Claire Coutinho, lors d’un Forum sur l’investissement, organisé mercredi à Londres, à l’initiative de l’Ambassade du Maroc au Royaume-Uni.
La responsable britannique s’est dite «ravie de travailler avec le gouvernement marocain sur le développement d’une liaison électrique Maroc-Royaume-Uni», ajoutant que ce projet «crée une valeur significative pour le Maroc et devrait générer une source d’électricité presque constante pour le Royaume-Uni».
Nécessitant un investissement de 22 milliards de livres sterling, le projet de liaison électrique Maroc-Royaume-Uni, longue de 3.900 kilomètres, pourrait alimenter plus de 7 millions de foyers britanniques, représentant jusqu’à 8% des besoins du pays, avec de l’électricité produite dans la région de Guelmim-Oued Noun,à partir de l’énergie éolienne et solaire.
«Si ce projet réussit, cela pourrait être le fondement de notre grand avenir énergétique commun (…) L’énergie peut être, et sera, un élément important du partenariat entre nos grandes nations. C’est pourquoi je suis si optimiste quant à ce que nous pouvons faire ensemble», a-t-elle ajouté.
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Comme nous le rapportions dans un précédent article, le gouvernement Akhannouch continue d’entretenir le flou sur le sort du projet Xlinks et refuse de se prononcer sur la nature des gains escomptés en contrepartie de l’exploitation de l’énergie verte produite aux portes du Sahara marocain.
Rappelons que le gouvernement britannique a mis en place une équipe dédiée à ce projet qui pourrait contribuer à la sécurité énergétique du Royaume-Uni. Mieux, une délégation du ministère britannique de la Sécurité énergétique s’était rendue au Maroc en octobre 2023 et a rencontré, en toute discrétion, les responsables des différents départements ministériels concernés (Investissement, Transition énergétique, Industrie, Affaires étrangères, Équipement, etc.).
L’étape décisive de la due diligence
Toujours du côté britannique, le projet est en passe de boucler l’étape décisive de la due diligence, dans laquelle les différentes parties prenantes s’emploient à évaluer ses différents aspects (sécurité, cybersécurité, financement, fournisseurs, etc.). Une fois celle-ci terminée, le gouvernement britannique et Xlinks pourront enchaîner avec l’ultime phase des négociations directes, avant la signature du «Contract for Difference (CFD)» qui garantirait un niveau de prix de revente de l’électricité, et ce pour une durée de 25 ans.
Mais avant la signature du CFD, un projet de cette taille doit nécessairement faire l’objet d’un accord intergouvernemental engageant les deux pays, le Maroc et le Royaume-Uni. D’aucuns s’interrogent sur les raisons qui empêchent le gouvernement Akhannouch d’attribuer au projet Xlinks le «caractère stratégique» prévu dans la nouvelle Charte de l’investissement, étape préalable indispensable avant les discussions autour de la convention d’investissement.