Les tensions inflationnistes se poursuivent au Maroc, tirant vers le haut l’Indice des prix à la consommation (IPC), élaboré chaque mois par le Haut-commissariat au Plan (HCP).
Dans sa dernière note d’information, le HCP indique que l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 5,9% au cours du mois d’avril 2022, en comparaison avec le mois d’avril 2021.
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Cette hausse importante recouvre une hausse de l’indice des produits alimentaires de 9,1% et de celui des produits non alimentaires de 3,7%.
Pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une stagnation pour la «Santé» à une hausse de 12,4% pour le «Transport».
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D’un mois à l’autre, la hausse des prix s’accélère également. Ainsi, l’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois d’avril 2022, une hausse de 1,8% par rapport au mois de mars 2022. Cette variation est le résultat de la hausse de 3% de l’indice des produits alimentaires et de 0,9% de l’indice des produits non alimentaires.
Les hausses des produits alimentaires observées entre mars et avril 2022 concernent principalement: les «Fruits» (+12,3%), les «Poissons et fruits de mer» (+9,8%), les «Huiles et graisses» (+5%), les «Légumes» (+2,9%), les «Viandes» (+1,8%), le «Pain et céréales» (+1,4%) et le «Café, thé et cacao» (+0,3%). En revanche, les prix ont diminué de 0,5% pour les «Lait, fromage et œufs».
Pour les produits non alimentaires, la hausse a concerné principalement les prix des «Carburants» qui ont progressé, d’un mois à l’autre, de +13,2%.
Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les produits à tarifs publics (soit une liste d’une vingtaine de produits dont les prix sont fixés par l’Etat, comme le sucre, les médicaments, les livres scolaires,…), a enregistré au cours du mois d’avril 2022 une hausse de 0,8% par rapport au mois de mars 2022 et de 4,4% par rapport au mois d’avril 2021.
Par ville, les hausses les plus importantes de l’IPC ont été enregistrées à Al Hoceïma (+3,6%), à Fès (+3,3%), à Dakhla (+2,3%), ou encore à Oujda, Rabat, Safi et Errachidia (+2%).
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Cette poussée inflationniste est alimentée par des pressions d’origine externes, liées à la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires et la hausse de l’inflation chez les principaux partenaires économiques, avait expliqué Bank Al-Maghrib (BAM) fin mars dernier, lors de la tenue du Conseil de la Banque centrale.
Toutefois, malgré la forte hausse des prix, la Banque centrale avait décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 1,5%. La raison? l’inflation enregistrée en ce moment n’est pas structurelle, avait estimé BAM, qui table sur un retour de l’inflation à des niveaux modérés en 2023.
«Au vu des prévisions de l’inflation pour 2022 (un taux de 4,6% bien au-dessus de la cible des 2%) on aurait pu logiquement penser qu’il fallait augmenter les taux. Mais en face, les chiffres pour 2023 montrent que cette inflation devrait se dissiper, et repasser en dessous de 2%. Nous avons fait converger ces données avec la nécessité de soutenir la croissance. Si nos prévisions avaient montré que l’inflation resterait élevée en 2023, nous aurions relevé le taux directeur», avait alors argumenté le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri.
Toutefois, avait-il prévenu, les choses peuvent vite évoluer: «si la situation exige une réunion du Conseil avant l’échéance trimestrielle, on la fera, pour adapter le plus rapidement possible notre politique monétaire aux données disponibles».