"La nouvelle heure légale a ce mérite d’être unifiée et uniforme, réduisant ainsi le coût d’adaptation aux changements d’heures quatre fois par an", soutient l’économiste Mehdi El Fakir qui, d’un point de vue économique, constate qu’aucun opérateur ou secteur d’activité ne s’est plaint du maintien du GMT+1 toute l’année.
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Avec GMT+1, le Maroc se rapproche des fuseaux horaires adoptés par les principaux partenaires économiques du royaume. «Le secteur privé peut ainsi s’aligner aux horaires de travail en Europe, notamment en ce qui concerne les opérateurs de l’offshoring (centres d’appels) qui doivent s’aligner aux horaires imposés par leurs donneurs d’ordre, pour la plupart basés en Europe», explique El Fakir.
Le fait d’avoir le même fuseau horaire sinon une heure de décalage avec certains pays d’Europe (France, Espagne) permet aux entreprises marocaines d’aborder confortablement et sur la même longueur d’onde les rendez-vous avec leurs partenaires européens (téléconférences, etc.).
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Les effets bénéfiques du passage définitif vers le GMT+1 se mesurent à l’aune du nombre d’heures supplémentaires de lumière du soleil. Certaines activités, en particulier celle des BTP, verront leur rendement augmenter sensiblement parallèlement à l’allongement de la durée du jour et à l’amélioration de la quantité de lumière naturelle disponible.
Puis vient l’économie d’énergie. C’est l’un des principaux arguments mis en avant, au Maroc comme à l’international, pour justifier le passage à l’heure d’été. L’objectif est de faire correspondre les heures d'activités avec les heures d'ensoleillement en vue de limiter l'utilisation de l'éclairage artificiel.
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Appliqué au Maroc depuis 2008, l’horaire GMT+1 permet d’améliorer la marge de réserve électrique pendant les heures de pointe. Les gains en puissance ont atteint 92 MW en 2014, ensuite 84 MW en 2016, puis 91 MW en 2017, selon les chiffres de l’ONEE. Sans compter les économies en consommation de fioul et en réductions d’émissions CO2. Au total, on estime le gain moyen annuel engendré par le GMT+1 à environ 120 millions de dirhams.
Que ce soit au Maroc ou ailleurs, les retombées du GMT+1 sur l’économie ne sont plus à démontrer. D’ailleurs, le gouvernement ne pouvait décréter le maintien de l’heure d’été sans prendre la mesure d’étudier et d’évaluer les effets multidimensionnels de cette mesure. Or sur ce terrain précisément, le ministre signataire du décret approuvé hier, vendredi, par le gouvernement, aurait dû rendre publique l’étude qui l’a poussé à défendre jusqu’au bout l’idée du maintien de l’heure d’été.