Le rapport de la Banque centrale, présenté devant le Souverain par Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, révèle la proportion élevée de jeunes âgés de 15 à 24 ans, qui représentent 16,3% de la population totale, soit quelque 6 millions de personnes. Parmi eux, près de 1,5 million sont en situation de NEET, c’est-à-dire qu’ils ne sont ni à l’école, ni en emploi, ni en formation.
«Même lorsque les jeunes parviennent à intégrer le marché du travail, ils font face à des obstacles majeurs pour trouver un emploi, particulièrement en milieu urbain, avec un taux de chômage trois fois supérieur à celui des autres tranches d’âge», indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du mardi 1er août.
Les jeunes, principalement employés dans des secteurs comme l’agriculture, le commerce et le BTP, ont été durement touchés par la crise. Par ailleurs et contrairement à de nombreux pays où le taux de chômage des jeunes a retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie, au Maroc, il a continué d’augmenter pour atteindre 31,8% en 2021 et 32,7% en 2022.
Le HCP explique en partie cette situation par une perte annuelle moyenne de près de 74.000 postes dans le secteur agricole et une reprise économique limitée dans certains domaines, notamment le commerce. Ces difficultés d’insertion professionnelle poussent beaucoup de jeunes à envisager l’émigration vers d’autres pays. C’est le cas de 40,3% des jeunes âgés de 15 à 29 ans, selon l’enquête réalisée par le HCP. Ce phénomène d’émigration est particulièrement élevé au Maroc, avec 7 jeunes sur 10 qui projettent de quitter le pays, selon les données d’Arab Barometer.
L’analyse menée par le HCP sur les caractéristiques de la population active occupée révèle des défis persistants. Le niveau de qualification reste structurellement faible, avec plus de la moitié des actifs occupés ne détenant aucun diplôme. Cette proportion est de 35,6% dans les services, 42% dans l’industrie y compris l’artisanat, 56% dans le BTP et atteint même 78,3% dans l’agriculture.
Par ailleurs, l’emploi demeure souvent précaire et de faible qualité pour une grande partie de la population. Environ 12,8% des actifs occupés travaillent sans rémunération, principalement en tant qu’aides familiaux en milieu rural, et plus de la moitié des salariés n’ont pas de contrat. De plus, environ 10,7% des emplois au niveau national, 14,4% en milieu rural et 8,2% dans les villes sont de nature saisonnière.
La question des avantages sociaux est également préoccupante. Seuls 26,5% des employés bénéficient d’une couverture médicale au niveau national (38,3% dans les villes et 9,4% dans les zones rurales).