Selon l'institution, le seuil de vulnérabilité, un indice qui permet de mieux mesurer le décrochage entre croissance et création d’emplois, concernerait le tiers des Marocains. Cela renvoie au déficit d’impact de la politique du gouvernement sur une large frange de la population, souligne L’Economiste qui évoque le sujet dans sa livraison de ce mardi 31 mars. Force est de noter que les statistiques en 2014 sur le chômage sont alarmantes et révèlent notamment un creusement des déséquilibres avec un taux élevé parmi les jeunes, les diplômés et les femmes. Chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans, il s'établit à 20,1%, et atteint 38,1% en milieux urbains. Il s’agit surtout de chômage longue durée, rappelle le journal, ajoutant que cela se traduit par une dévalorisation du capital humain et un risque d'exclusion du marché, surtout pour les jeunes diplômés. Toutes ces difficultés d'insertion ont contraint les jeunes à observer un recul de plus en plus exacerbé du marché de l’emploi ces dernières années. Ainsi, rien qu’entre 2013 et 2014, le taux d'activité des jeunes, dans les villes a baissé de 0,6 point. Par conséquent, leur part dans l’emploi a reculé de 10 points en treize ans, se réduisant à 15% en 2013 contre 25% en 2000. Selon L’Economiste, les déséquilibres du marché du travail sont de même liés aux secteurs qui créent l’emploi dans la mesure où les activités traditionnelles pourvoient des postes au moment où l’industrie tergiverse.
Le journal insiste sur la nécessité de trouver des solutions qui prennent en compte les réalités du terrain. Ces solutions sont parfois politiquement difficiles à accepter, fait remarquer le CMC dans son analyse, qui juge la flexicurité en décalage avec les réalités du terrain. L’institution met notamment en garde contre les risques qui pourraient contrecarrer les impacts attendus de stratégies visant l'amélioration de la compétitivité de l’entreprise. D’après L’Economiste, la solution est à trouver du côté du développement de pôles de compétitivité dont le rôle est de stimuler la croissance et de développer l’emploi. Le journal explique qu’une place privilégiée devrait être accordée aux entreprises innovatrices et orientées vers des activités à fort contenu technologique. Enfin, faut-il aussi souligner un nécessaire accompagnement des PME tant pour l’accès au financement que pour l'ouverture à l'international?