Marché obligataire: le désamour des entreprises non financières

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Revue de presseKiosque360. En 2016, aucune émission n’a eu lieu, alors qu’en 2015 l’encours avait atteint 4,4 milliards de DH. Il faut dire que le contexte est peu favorable, même pour le crédit bancaire.

Le 24/11/2016 à 02h54

Les émissions sur le marché obligataire se font plus rares depuis le second semestre. Dans son édition du 24 novembre, L’Economiste constate qu’à part quelques établissements financiers (7 opérations au total), aucune entreprise non financière n'a sollicité le marché. En 2015, elles avaient mobilisé 4,4 milliards de DH sur ce compartiment. «Certes, Alliances et Maghreb Steel ont recouru au marché pour restructurer leur dette. Par contre, Oulmès, Afriquia Gaz ou encore l'ONCF y étaient venus pour financer leurs investissements».

Le faible intérêt pour l’obligataire se maintient, en dépit de conditions de financement attractives. «Les dirigeants sont très peu portés sur l'investissement, ce qui impacte les levées de fonds sur l'ensemble des compartiments». Le crédit bancaire lui aussi souffre du ralentissement de l'activité. Si le rythme de progression des prêts à l'équipement (3% à fin septembre) est tiré par quelques grands projets, les PME restent en dehors de cette dynamique. D'un autre côté, les difficultés financières des sociétés ont fait exploser le volume des crédits interentreprises.

Au-delà du conjoncturel, le financement via les marchés financiers n’est pas encore entré dans les moeurs. D’où sa faible attractivité. «De même, le recours à ces sources exige le respect d'un certain nombre de règles contraignantes, notamment en matière de gestion et de communication financière. Or, ce sont des efforts qui rebutent beaucoup d'entreprises. Pour les PME qui sont éligibles, les modalités de levée de fonds peuvent être parfois dissuasives. Ce ne sont pas des sujets nouveaux. Mais, la réforme des marchés des capitaux traîne».

Par Rachid Al Arbi
Le 24/11/2016 à 02h54