Maroc-Afrique: les raisons du ralentissement des échanges commerciaux

Un cargo transportant des marchandises quitte le port de Tanger Med au Maroc, l'un des plus grands ports d'Afrique.

Revue de presseEn progression au cours de la dernière décennie, le commerce entre Rabat et le reste du continent a marqué un ralentissement en 2023. Plusieurs raisons expliquent cette situation. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 23/12/2024 à 20h34

Bien qu’ayant connu une forte croissance au cours des dix dernières années, les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique ont ralenti en 2023. Les derniers chiffres du commerce extérieur, publiés par l’Office marocain des changes et repris par le magazine Jeune Afrique, le confirment.

Le volume des échanges s’est ainsi établi à 52,7 milliards de dirhams en 2023, contre 64,4 milliards en 2022, soit une perte de 12 milliards de dirhams et un recul de 18% en une année.

En cause, «des déficits commerciaux, notamment vis-à-vis du Kenya et de l’Éthiopie, s’élevant respectivement à 114 millions et 28 millions de dirhams par rapport à 2022», lit-on. En 2023, les échanges commerciaux marocains se sont concentrés sur cinq pays africains : l’Égypte, Djibouti, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et le Sénégal, qui représentent 53% de la balance commerciale. L’Égypte, en tête de liste depuis cinq ans, se distingue comme le principal partenaire, avec près de 10 milliards de dirhams d’importations en 2023.

«Alors que les engrais représentent 32,2% des produits exportés par le Maroc vers l’Afrique subsaharienne, ce secteur est en recul, avec des ventes de 10,5 milliards de dirhams en 2023 contre 16,5 milliards en 2022. Une diminution des recettes commerciales due principalement à la baisse des prix de vente dans toutes les catégories de produits par rapport aux niveaux exceptionnels de 2022», poursuit l’analyse.

Si les ventes de conserves de poissons et de crustacés affichent également un recul de 18,7% entre 2023 et 2022, les exportations de papier, quant à elles, sont en hausse, ayant presque doublé en un an. Du côté des importations marocaines, on note une réduction des dépenses énergétiques liées à l’approvisionnement en houille et combustibles solides, mais aussi une augmentation des dépenses alimentaires, notamment pour l’achat de dattes.

Pour Omar Hejira, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur marocain, beaucoup reste à faire en ce qui concerne le continent. «Le Maroc a toujours fait preuve d’un grand dynamisme commercial et économique avec les 53 pays que compte l’Afrique. Le continent a toujours occupé une place importante dans la politique commerciale du Royaume», a-t-il commenté. Cependant, l’Afrique demeure un «marché à conquérir».

Par Nabil Ouzzane
Le 23/12/2024 à 20h34