A elle seule, la destination de Marrakech draine 40% des arrivées touristiques à l’échelle nationale. La cité ocre vit au rythme de l’activité touristique. Quand une entreprise n’opère pas dans le tourisme, elle doit avoir au moins un client ou fournisseur, issu de la chaîne de valeur de ce secteur, qui subit aujourd’hui de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. Le contrat-programme signé récemment avec l’Etat a certes permis de maintenir l’indemnité de 2.000 dirhams au profit des salariés, mais cela ne semble pas satisfaire les professionnels qui, eux, s’impatientent, veulent se remettre au travail et retrouver leurs clients.
«Marrakech a une carte à jouer pendant la saison d’hiver. Les touristes n’ont pas perdu l’envie de voyager. Si on les autorise à venir, l’image du Maroc est très positive», souligne le président du Conseil régional du tourisme (CRT) de Marrakech-Safi, contacté par Le360.
Les professionnels du tourisme réclament plus de visibilité de la part des autorités. Si les frontières ne sont pas ouvertes d’ici début novembre, la destination Maroc sera écartée par les tour-opérateurs nationaux, non seulement pour les vacances de la Toussaint (de la mi-octobre jusqu’à début novembre), mais aussi pour toute la saison d’hiver.
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L’assouplissement début septembre des conditions d’accès au Maroc des ressortissants étrangers n’a pas suffi pour faire revenir les touristes. Même si ces derniers ont la possibilité de se rendre au Maroc sur la simple présentation d’une réservation d’hôtel et d’un test PCR négatif (réalisé 48 heures avant le départ), ainsi qu’un test sérologique.
Le président du CRT de Marrakech-Safi fait partie de ceux qui défendent l’idée d’un allègement plus prononcé, en supprimant l’obligation du test sérologique (car n’apportant pas de réponse sur l’immédiateté du virus) et en prolongeant le délai requis pour le test PCR (de 48 à 72 heures).
Cela dit, les hôteliers de Marrakech ne restent pas les bras croisés à attendre la réaction des autorités. Une cinquantaine d’établissements ont déjà ouvert leurs portes, dont certains grands palaces (la Mamounia, le Royal Mansour, le Four Seasons), au même titre que des musées, des restaurants, etc.
Les opérateurs de Marrakech savent pertinemment que le retour à la normale se fera progressivement et lentement. En rouvrant les portes de leurs établissements malgré la quasi-absence de touristes, ils veulent donner un signal fort et surtout une raison d’espérer à un secteur complètement sinistré.