Les métallurgistes sont en désaccord par rapport aux mesures de sauvegarde. Dans son édition du jour, L’Economiste rappelle que Maghreb Steel a réclamé, en mai dernier, une mesure de sauvegarde contre «les importations massives». Unique producteur d’acier plat, le sidérurgiste a déjà bénéficié d’une protection douanière de 5 ans ciblant la tôle européenne et turque. Celle-ci arrive à échéance le 25 septembre 2019, soutient le journal. D’où l’appel du ministère de l’Industrie au demandeur d’une reconduction de l’antidumping de se manifester. Le quotidien assure que, parallèlement, Maghreb Steel a profité d’une seconde protection douanière de 4 ans portant sur un autre type de tôle qui a été couplée à un contingent de 36.000 tonnes libéré de droit de douane. Maghreb Steel souhaite renouveler ces clauses de sauvegarde qui ont été levées fin décembre 2018. Sauf que «la Fimme considère la requête de Maghreb Steel irrecevable», écrit le quotidien. Selon lui, «l’absence de conditions» justifiant l’accroissement massif des importations fait partir des facteurs qui rendent la requête irrecevable. Autre argument: «l’appréciation du dommage grave qui découlerait des importations de tôle très discutable».
Pour L’Economiste, «la fédération se fait l’avocat des industriels en aval du secteur métallurgique. Ceux-là mêmes qui utilisent l’acier brut, semi-fini ou tubes dans leur production». D’où «des risques incidents sur l’emploi et la souveraineté industrielle du Royaume». Le journal rapporte ainsi que la Fimme «s’interroge sur le bien-fondé et les conditions de l’octroi possible» des mesures de sauvegarde. Selon le quotidien, elle va même plus loin en mettant en doute les 3 milliards d’investissement de Maghreb Steel, sa compétitivité, sa gestion, puisqu’elle réclame auprès du Commerce extérieur «davantage de transparence sur les chiffres avancés» et une «expertise indépendante». Une enquête au département du Commerce extérieur est en cours.