Minerais et métaux rares: le Maroc au centre de toutes les attentions

Extraction de cuivre dans une mine. 

Extraction de cuivre dans une mine au Maroc.. DR

Revue de presseLe Royaume n’a jamais vu autant d’investisseurs étrangers manifester leur volonté d’investir dans l’industrie des métaux rares, étroitement liée à la construction automobile. Une revue de presse tirée de Challenge.

Le 19/02/2024 à 20h05

Pourquoi les compagnies spécialisées dans les minerais rares se montrent-elles aussi intéressées par les potentialités du sous-sol marocain? Selon le dernier numéro de Challenge, ces demandes, de plus en plus nombreuses, proviennent de différents acteurs majeurs dans l’extraction minière.

La plus récente provient d’Austroid Corporation, le spécialiste australien de la transformation du lithium pour la fabrication de batteries pour voitures électriques. Austroid Corporation vient en effet d’annoncer sa décision de s’installer durablement dans le Royaume.

Selon Challenge, entre «[le] Lithium, [le] cuivre et [le] nickelAvec les transitions numériques et énergétiques, le marché des métaux prend de plus en plus d’ampleur, et le Maroc, qui souhaite se positionner vers une souveraineté industrielle, dans l’objectif avoué d’atteindre une indépendance effective, qui n’est pas encore à portée de main, a vite trouvé écho auprès de grands opérateurs étrangers (et pas seulement occidentaux) dans ce secteur».

En l’espace de quelques mois, pas moins de trois grandes usines de batteries pour véhicules électriques ont ainsi annoncé leur décision d’investir dans le Royaume, dont l’entrepreneur minier Benoît La Salle, déjà détenteur de la concession d’Aya Gold & Silver, avec une capitalisation boursière de 637 millions de dollars, vient de décider d’investir dans une autre filière extractive au Maroc, celle des minerais et métaux stratégiques.

D’autres investisseurs chinois n’ont quant à eux pas attendu longtemps pour se positionner sur le marché des minerais stratégiques au Maroc, dont le groupe Gotion High-Tech, qui y investit 6,3 milliards de dollars, pour établir un système industriel de production de batteries de voitures électriques et de systèmes de stockage d’énergie.

Idem «pour le fabricant de composants pour batteries CNGR Advanced Material, qui a annoncé son intention de construire une base industrielle au Maroc, pour un coût de 2 milliards de dollars», annonce par ailleurs Challenge.

En cela, CNGR Advanced Material marche sur les pas du groupe BTR New Material, qui produit des composants pour batteries de véhicules électriques et qui avait annoncé sa volonté d’investir 1,2 milliard de dollars dans une unité de production au Maroc. En tout, le volume total de ces trois investissements dans le Royaume dépasse un montant de 9,5 milliards de dollars.

Par ailleurs, le groupe sud-coréen LG Energy, second fabricant mondial de batteries de véhicules électriques (et détenteur, en 2022, de 13,7% des parts de marché mondiales, a lui aussi annoncé, en septembre 2023, la conclusion d’une joint-venture avec le Chinois Huayou Group, pour le lancement d’un projet industriel marocain.

Enfin, à la fin du mois d’août 2023, un autre industriel chinois, Tinci Materials, a fait connaître sa décision de délocaliser au Maroc son usine de production de composants de batteries au lithium, située en Tchéquie.

Mais le magazine émet toutefois «un petit bémol, car si le Maroc se positionne bel et bien en leader mondial dans le domaine des minerais stratégiques, l’exploitation de cet énorme potentiel reste encore à développer. Malgré un fort potentiel et une géologie diversifiée, le secteur minier au Maroc reste sous-exploité, voire mal exploité».

Par Lamia Elouali
Le 19/02/2024 à 20h05