Alors que les automobilistes se pressent devant les cafés mobiles, les cafetiers, eux, crient à une «concurrence déloyale».
«Ces cafés mobiles ne disposent ni d’une autorisation d’exercice ni d’une autorisation sanitaire. Ils ne respectent pas les règles de base de l'hygiène et surtout ils ne payent aucune taxe», déplore Mohamed Abel Fadl, secrétaire général de la Fédération marocaine des cafés et restaurants.
Pour lui, la présence en grand nombre de ces cafés mobiles dans les villes marocaines renforce «l’injustice fiscale. On compte des milliers de cafés mobiles dans le Royaume. Rien qu'à Casablanca on en dénombre plus de 1.000. Ces personnes occupent l’espace public sans avoir à payer la taxe d’exploitation du domaine public et n’apportent rien aux caisses des communes ni à celles de l’Etat», regrette le représentant des cafetiers.
Il appelle donc les responsables locaux et la police administrative à réagir à cette «injustice» pour «protéger la santé des citoyens», «persuader les propriétaires des cafés opérant dans le secteur formel à continuer à payer leurs taxes», et aussi à «améliorer le climat des affaires et rendre confiance aux investisseurs dans le secteur des cafés».
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En plus du sentiment «d’injustice fiscale» ressenti par les propriétaires de cafés, ceux-ci veulent aussi préserver leur chiffre d’affaires. Ce dernier a pris un «coup dur» après l’arrivée sur le terrain des cafés mobiles. «Nous avons reçu plusieurs réclamations des propriétaires de café qui disent avoir perdu entre 15 et 25% de leurs chiffres d’affaires», martèle Mohamed Abel Fadl, avant de conclure: «plusieurs cafetiers ont décidé de mettre la clé sous la porte, car ils ne parviennent pas à rentabiliser leur commerce à cause de la présence, dans le même endroit, de cafés mobiles, et de la flambée des prix des matières premières».
Les propriétaires de cafés et de restaurants sont actuellement confrontés à une décision du Conseil de la ville de Casablanca d’amender l’arrêté fiscal de 2018 afin de revoir à la hausse plusieurs taxes communales.
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Cette décision, qui figure à l’ordre du jour de la session du Conseil du mercredi 19 octobre 2022, porte sur une augmentation, à 10% pour les cafés et restaurants situés dans la zone A et 8% dans les zones B et C, de la taxe sur les débits de boissons, ainsi qu'une révision à la hausse de la taxe sur l’exploitation du domaine public.
Selon une source au Conseil communal de la métropole, la discussion portant sur ce point serait reportée à une session ultérieure à la suite d’un «bon plaidoyer» des représentants des cafetiers.