Bank Al-Maghrib (BAM) accélère la cadence dans la possible instauration d’une monnaie numérique au Maroc. L’institution dirigée par Abdellatif Jouahri organise, le lundi 19 juin à Rabat, une table ronde de haut niveau sur les monnaies numériques de Banque centrale (MNBC), en partenariat avec le Fonds monétaire international (FMI).
Prévue sous le thème «Le rôle du secteur public dans la monnaie et les paiements - Une nouvelle vision», cette table ronde verra la participation de Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI attendue au Maroc la semaine prochaine, qui en animera le débat inaugural avec le wali de Bank Al-Maghrib.
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Selon un communiqué de la Banque centrale, cette réunion fait partie des activités programmées dans la perspective des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, qui auront lieu en octobre prochain à Marrakech. «L’évènement réunira de hauts responsables d’institutions financières internationales et d’organismes de régulation pour étudier les implications des MNBC pour la politique monétaire, la stabilité financière, l’inclusion financière et les paiements internationaux», indique l’institution.
Les MNBC en vogue dans le monde
Contrairement aux cryptomonnaies, qui composent un système de paiement numérique sur internet indépendant des réseaux bancaires et reposent sur la technologie du «Blockchain», les MNBC sont des monnaies électroniques émises par des banques centrales, faisant office de pendant numérique de la monnaie fiduciaire.
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Les MNBC sont actuellement très en vogue au niveau international. Si rares sont encore les États à en émettre, plus de 85% des banques centrales dans le monde s’intéressent à ces devises numériques, dont le bénéfice est de faciliter l’inclusion financière et d’assurer un meilleur contrôle du système financier, afin de contrer la montée en flèche des cryptomonnaies.
En Afrique, le Nigeria est le pionnier en la matière avec son «eNaira», monnaie numérique lancée en octobre 2021. C’est le deuxième pays au monde à émettre de telles devises après les Bahamas. À en croire le FMI, une dizaine de banques centrales africaines entrevoient de créer ces «billets de banque digitaux», notamment l’Égypte, le Rwanda, l’Ouganda, l’Éthiopie, Maurice et Madagascar.