Les six premiers mois de l’année 2014 n’ont pas été des plus fructueux pour la plus grande entreprise du royaume. Le chiffre d’affaires de l’OCP a fondu de quelque 1,4 milliard de dirhams pour s’établir à 23,1 milliards. Un repli qui s’explique par la baisse des cours des phosphates et des produits dérivés sur le marché international, mais aussi par l’arrêt pendant près d’un mois du port de Jorf Lasfar en raison des conditions climatiques. Le résultat d’exploitation de son côté accuse une baisse de 17,5%. Ce recul proportionnellement plus important que celui du chiffre d’affaire, se traduit par une détérioration de la marge d’exploitation de près de 2 points. Celle-ci passe en effet de 18,3% au premier semestre 2013 à 16,5% à la clôture des comptes au 30 juin 2014. Un indicateur qui démontre que la stratégie de réduction des coûts poursuivis par l’Office n’a pas encore commencé à porter ses fruits.
Le résultat net part du groupe, lui aussi, s’inscrit en baisse de plus de 600 millions de dirhams, impacté par un résultat financier négatif. Et pour cause, l’endettement du groupe OCP a flambé au cours des six derniers mois: les dettes financières passent de 21,8 milliards de dirhams, à fin 2013, à 38,4 milliards au 30 juin dernier. Néanmoins, malgré ce niveau important d’endettement, les fondamentaux du leader mondial des phosphates restent assez solides: Les agences de notation qui se sont penchées sur le cas OCP au début de l’année lui ont attribué l’investment grade.
Les experts ne s’attendent pas à un redressement des comptes d’ici la fin de l’année. En revanche, ils prévoient un retour du cycle haut pour le secteur des phosphates et dérivés dès 2015, avec notamment une reprise de la demande du marché indien. Et à ce moment là, l’OCP devrait profiter pleinement de la hausse des prix. Surtout que depuis l’arrivée de Mostapha Terrab à la tête de cette société publique en 2008, l’OCP agit comme un véritable market maker. Comprenez, c’est le groupe marocain qui donne le la sur le marché mondial.