Le roi Mohammed VI a nommé ce lundi Mohamed Benchaâboun ministre de l'Economie et des finances. Reçu par Mohammed VI au palais royal de Rabat, il a prêté serment devant le roi, précise un communiqué du cabinet royal.
Mohamed Benchaâboun a été l'homme de toutes les transformations au sein du Groupe Banque Populaire qu'il préside depuis février 2018, soit pendant pas moins de dix ans. Et c'est donc lui qui succède à Mohamed Boussaïd, limogé mercredi 1er août par le roi Mohammed VI dans le cadre du principe de reddition des comptes. Mohamed Benchaâboun devra courir, dans le cadre de ce nouveau poste, sous les mêmes couleurs que son prédécesseur: le RNI (Rassemblement national des indépendant), présidé par Aziz Akhannouch.
Connu par sa discrétion et sa compétence, Mohamed Benchaâboun est l'homme qui a développé le Groupe Banque Populaire en Afrique. Il a également initié de nombreuses réformes et développé le secteurs des télécoms quand il dirigeait l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT).
Né le 12 novembre 1961, Mohamed Benchaâboun est diplômé, en 1984, de Supelec Paris (Ecole nationale supérieure des télécommunications). Il entame sa carrière, excusez du peu, au Fonds monétaire international (FMI) en tant qu’expert. Il devient par la suite directeur du contrôle de gestion, de l’organisation et de l’informatique à CGE Maroc. Nous sommes en 1990. Quatre ans après, En 1994, il atterrit chez Alcatel Alstom Maroc en tant que directeur de la stratégie, du développement et du contrôle de gestion, puis directeur industriel et directeur général de deux filiales du même groupe.
En 1996, Mohamed Benchaâboun rejoint la haute fonction publique, plus précisément l’Administration des douanes et impôts indirects en tant que directeur de la programmation et des systèmes d’information. Mission impossible? La mise à niveau informatique, réussie, d'une administration pour le moins tentaculaire.
Il intègre une première fois la Banque Populaire en 2001 en tant que directeur général adjoint. A son actif (déjà), la conduite de plusieurs filiales et l'introduction de nombreuses réformes. Ceci, jusqu'à 2003, année à laquelle il est nommé par le souverain en tant que Directeur général de l’Agence nationale de la régulation des télécommunications. Il y restera cinq ans, assez pour mener à bien un secteur en pleine mutation à l'époque (libéralisation, introduction de nouvelles normes et technologies...).
En 2008, c'est le retour au Groupe Banque Populaire, mais cette fois-ci en tant que Président directeur général. Sous son "ère", le groupe consolide son positionnement de première banque du pays et, surtout, sa conquête de l'Afrique, notamment à travers l'acquisition de nombreuses banques du continent. En prime, un produit net bancaire dépassant pour la première fois le seuil symbolique des 16 milliards de dirhams, pour s’établir à 16,36 milliards à fin 2017 et une présence, jusque-là, dans pas moins de 13 pays d'Afrique et des options sur de nombreux autres (Egype, Tunisie...)