«La Commission européenne apprécie beaucoup les efforts entrepris par le Maroc pour éliminer toute contradiction entre les normes internationales et le système fiscal marocain», a souligné Paolo Gentiloni, commissaire européen en charge de l’Economie, notant que «notre coopération à ce sujet a été et reste très étroite».
Interrogé par la MAP sur les raisons du maintien du Maroc sur la liste dite «grise» de la fiscalité au niveau de l’UE, le commissaire a tenu à préciser que si le Maroc fait encore partie de cette liste, «ce n’est pas indicatif d’un manque d’engagement ou d’ambition dans ce sens».
En particulier, relève M. Gentiloni, «nous nous félicitons des réformes introduites par le Maroc par la loi de Finances 2020, qui amendent trois régimes fiscaux préférentiels qui avaient été considérés dommageables par l’Union européenne».
«Si le Maroc n’est pas encore sorti de la liste grise, la raison est simplement que la Commission européenne attend la finalisation de l’évaluation par l’OCDE du régime fiscal de Casablanca Finance City», a-t-il insisté.
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Il a expliqué que «quand l’UE et l’OCDE évaluent en parallèle les mêmes mesures, la Commission européenne attend toujours la conclusion de la procédure par l’OCDE avant de formaliser sa décision», notant que «si l’OCDE conclut sa procédure comme prévu, il est fort probable que l’Union européenne sorte le Maroc définitivement de la liste grise lors de sa prochaine mise à jour en octobre».
Pour l’UE, a-t-il poursuivi, le Maroc est beaucoup plus qu’un pays voisin. «C’est un pays ami et un partenaire clé dans de nombreux domaines», se disant «très optimiste que nous pourrons bientôt clôturer définitivement ce chapitre et nous concentrer sur l’approfondissement de notre partenariat».
Le commissaire a, par ailleurs, rappelé les engagements pris lors du dernier Conseil d’Association Maroc-UE en juin 2019, qui a posé les jalons du «partenariat euro-marocain de prospérité partagée». Il a souligné que «l’idée est de travailler à une intégration économique progressive entre le Maroc et l’UE, ainsi qu’à un développement inclusif, équitable et durable».
L’objectif est également de renforcer l’intégration des chaînes de valeur, par exemple en promouvant la compétitivité, l’esprit d’entreprise et l’innovation ainsi que l’économie verte.
Il s’agira de mieux exploiter les possibilités offertes par la relation commerciale bilatérale, de relancer les négociations en vue d’un accord de libre-échange complet et approfondi sur base des bénéfices attendus pour les deux partenaires et de s’orienter progressivement vers une convergence réglementaire, a ajouté le commissaire.