C’est un essai co-signé d'Alain Gauvin, présenté comme un fin connaisseur du système bancaire marocain et de la société marocaine, et de Kawtar Raji-Briand, avocate à Casablanca, et dont les conseils sont sollicités dans les deux rives de la Méditerranée. Il vient de paraître aux éditions Revue-Banque sous ce titre «Droit bancaire et financier marocain». Mais c’est l’auteur de sa préface qui donne à cet ouvrage un cachet particulier, sachant qu’il s’agit d'une vraie star de la finance mondiale, Dominique Strauss-Kahn.
Dans son texte, l’ancien président du FMI chante les louanges du système bancaire marocain. «Le dynamisme du secteur bancaire marocain illustre le rôle moteur que l’économie marocaine joue dans la région. En effet, les banques marocaines sont maintenant conquérantes. Elles ne le sont pas seulement en Afrique où deux d'entre elles ont remplacé les banques françaises, mais également en Europe et ailleurs pour accompagner les grands groupes marocains ou internationaux dans le développement de leurs projets et aussi pour servir les Marocains qui y résident. Cette ambition découle d'une volonté affirmée, au plus haut niveau, de faire du Royaume une place financière régionale», écrit DSK.
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L’expert financier décrit également comment le Royaume a réussi à négocier le virage de la création de banques islamiques: «beaucoup craignaient alors qu'un tsunami islamo-bancaire en provenance de l’étranger emporte les banques conventionnelles pourtant bien installés. Bien au contraire, par sa gestion avisée, la Banque centrale du Maroc a su maîtriser la création de ces banques, parvenant à faire du Maroc l'un des rares pays dans le monde où cohabitent, avec harmonie, banques islamiques et banques conventionnelles.»
Dominique Strauss-Kahn explique par ailleurs que le Royaume a participé aux grands courants de réforme qui ont remodelé l'ensemble de l'activité bancaire dans le monde depuis dix ans, suite à la crise des «subprimes». Il n’empêche que tout ne va pas «pour le mieux dans le meilleur des royaumes bancaires possibles».
Des progrès doivent encore être réalisées, selon lui. «l'ambition de s'ériger en place financière ne peut se satisfaire du régime des changes qui est aujourd'hui en vigueur», conclut DSK.