Selon nos informations, ce document de 18 pages, daté du 15 juin dernier, avait été présenté par la ministre du Tourisme et du transport aérien, Nadia Fettah, lors de sa réunion avec le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, vendredi 19 juin dernier à Rabat. Le document contient une batterie de propositions, qui sont le fruit d’une concertation menée par le ministère du tutelle avec l’ensemble des professionnels du secteur, et qui ont servi de base pour les négociations avec les services du chef de gouvernement et le ministère des Finances.
En se référant aux évaluations de l’impact de la crise, faites par des institutions nationales et internationales (OMT, IATA, OACI, CNT, etc), le document retient deux scénarios pour la relance du tourisme. Le premier, tablant sur une reprise «rapide», prévoit un regain de confiance dès le troisième trimestre 2020, accompagné d’une reprise du trafic aérien international en octobre 2020. Le deuxième scénario prévoit un ralentissement de la reprise, avec un regain de la confiance en 2021 et une reprise des vols internationaux en décembre 2020.
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L’architecture de ce projet de plan de relance repose sur trois grands piliers: plan de maintien et de mise à niveau de l’offre, plan de stimulation de la demande, chantiers transverses de transformation à long terme.
L’ensemble des propositions formulées dans ce projet de plan de relance nécessitait un budget estimé à 16 milliards de dirhams.
Ce montant devient aujourd’hui obsolète, nous confie une source proche du chef du gouvernement. Et pour cause, plusieurs propositions n’ont finalement pas été retenues dans le projet de loi de finances rectificative (PLFR). A titre d’exemple, l’idée de création d’un fonds public-privé dédié au tourisme (doté de 5 milliards de dirhams) a été écartée et remplacée par un fonds global, multisectoriel, mobilisant une enveloppe 15 milliards de dirhams, s’appuyant sur des financements innovants, en partenariat avec le secteur privé.
Le budget estimatif indiqué dans le document, soit 16 milliards de dirhams, n’intègre pas le coût du plan de sauvegarde de la compagnie nationale, Royal Air Maroc (Benchaâboun a annoncé hier la mobilisation d’une enveloppe de 6 milliards de dirhams en soutien à la RAM). En revanche, l’ONDA, l’autre organisme public mentionné dans le document du ministère du Tourisme, ne bénéficiera pas d’un appui financier spécifique de la part du gouvernement. Idem pour l’ONMT alors que ledit projet de relance lui réservait un montant de 500 millions de dirhams au titre de la promotion du tourisme domestique.
On peut citer aussi la proposition d’exonération de la taxe sur les services communaux, en contrepartie d’une réduction de loyer d’au moins de 50%. Celle-ci a également été abandonnée, car nécessitant une révision de la charte communale.
La mesure introduisant le concept des chèques pour aider le tourisme interne, n’a pas été retenue dans la version initiale du PLFR, mais a fini par être acceptée par le gouvernement suite à un amendement du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants.
Moralité, le document qui circule sur les réseaux sociaux ne donne qu’une vue d’ensemble du plan de relance du secteur du tourisme. Ce dernier fait encore l’objet de discussions avec le gouvernement, étant donné que certaines mesures seront actées en dehors du PLFR. La version définitive de ce plan sera dévoilée lors de la prochaine réunion du CVE économique qui sera consacrée exclusivement au secteur du tourisme. Sachant qu’à l’ordre du jour du prochain Conseil de gouvernement, prévu jeudi prochain, figure une présentation des grandes lignes de ce plan de relance.
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