Pour Marc Uzan, directeur exécutif du RBWC, «les institutions qui portent l’ordre économique international ne correspondent plus à la réalité»

Marc Uzan, fondateur et Directeur général du Comité pour la réinvention de Bretton Woods (The Reinventing Bretton Woods Committee, RBWC), lors de son intervention au Festival de l'économie, à Marrakech, le 11 octobre 2023.

Marc Uzan, fondateur et directeur exécutif du Comité pour réinventer Bretton Woods (The Reinventing Bretton Woods Committe, RBWC), appelle à la refonte des institutions financières internationales, dont la Banque mondiale et le FMI, pour qu’elles puissent mieux répondre aux enjeux mondiaux actuels et encourager la coopération entre les pays développés et émergents.

Le 16/10/2023 à 16h28

Rencontré à Marrakech, en marge des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, Marc Uzan, fondateur et directeur exécutif de l’ONG The Reinventing Bretton Woods Committe (RBWC), ou Comité pour réinventer Bretton Woods, a mis en avant la nécessité d’une refonte des attributions et du fonctionnement des institutions financières internationales pour faire face l’évolution rapide du monde.

Alors que les réunions des deux institutions financières ont porté tout au long de la semaine sur des questions cruciales pour l’avenir de l’économie mondiale, telles que la dette, le soutien au développement des pays émergents et les nouveaux défis liés au changement climatique, Marc Uzan estime que l’ensemble de ces problématiques ne pourraient être résolues sans un réel changement de paradigme au sein de la Banque mondiale et du FMI.

Pour cet économiste, «les institutions qui portent l’ordre économique international ne correspondent plus à la réalité», d’où l’impératif de les réformer. Cela concerne en priorité des institutions telles que la Banque mondiale et le FMI, qui doivent s’adapter à la complexité croissante de l’écosystème économique. Il en va de la prévention de la fragmentation de l’économie mondiale et du rétablissement d’un dialogue constructif entre le Nord et le Sud.

«Je pense qu’aujourd’hui, il est temps d’engager une réforme en profondeur de ces institutions de portée universelle, afin de leur redonner leur légitimité et de leur conférer une nouvelle mission. Les défis du 21ème siècle, notamment le changement climatique, nécessitent une vision plus large et une meilleure représentation des pays émergents au sein des organes de décision», explique-t-il.

Et d’ajouter: «Malgré les contraintes géopolitiques majeures, je crois qu’il est possible d’adopter une perspective optimiste. Nous disposons d’une génération prête à prendre en charge ces enjeux.Notre objectif doit être de favoriser la convergence plutôt que de créer des divisions».

Par Safae Hadri
Le 16/10/2023 à 16h28