Le FMI s’exprimait à l’issue des consultations périodiques avec le Maroc. Il reprend à quelques différences près les mêmes conclusions qu’en février dernier. Ainsi, "nous nous attendons à un affermissement continu de l’économie. Le taux de croissance devrait atteindre environ 4,5 % en 2015, l’inflation devrait rester faible (autour de 1,5 %) et le déficit budgétaire continuera à se réduire. A supposer que la mise en œuvre de réformes structurelles se poursuit de manière énergique, la croissance pourrait s’accélérer et atteindre un rythme de 5 à 5,5% % à moyen terme", affirme Jean-François Dauphin, chef de mission du FMI pour le Maroc dans le Bulletin de l'institution de Bretton Woods.
Résorption des déséquilibres
Toujours selon lui, "les déséquilibres économiques se sont considérablement résorbés au cours des trois dernières années. Après les redoutables chocs exogènes subis en 2011-2012, les autorités ont mis en œuvre un ensemble de réformes avec l’appui d’une ligne de précaution de liquidité du FMI, afin de remédier aux vulnérabilités économiques". Le Maroc est notamment parvenu à réduire sensiblement le déficit budgétaire et a procédé à une impressionnante réforme du système de subventions, fait remarquer l’économiste du Fonds.
Chômage et inégalité : le talon d’Achille
Néanmoins, l’expert du FMI estime que le taux de chômage qui atteint 9,7% en moyenne nationale et 20% chez les jeunes est un vrai handicap à la consolidation des acquis. De plus, "il reste beaucoup à faire pour réduire les inégalités en matière de revenu, entre hommes et femmes et entre régions".Dans le même sens, "le Maroc n’est pas à l’abri de gros risques", prévient-il. Car, "une période prolongée de croissance lente en Europe- le principal partenaire commercial du Maroc- peut se traduire par une baisse des exportations, des investissements directs étrangers, du tourisme et des transferts des MRE". Le pays doit craindre une nouvelle flambée des cours du pétrole qui pourrait venir des tensions géopolitiques au Moyen-Orient ou du bras de fer entre "la Russie et l’Ukraine et qui pourrait alourdir la facture pétrolière".