Selon les prévisions budgétaires, en 2023, l’Etat compte collecter quelque 12,5 milliards de dirhams en taxe intérieure de consommation (TIC) sur les tabacs manufacturés, au lieu des 11,8 MMDH qui auront été engrangés en 2022. Il s'agit donc là d'une hausse de 5,82%, et cette augmentation, le Fisc ira la chercher directement dans la poche des fumeurs, mais aussi des opérateurs d’un secteur qui semble ne pas être touché par la crise.
En valeur, l’Etat va donc percevoir, en TIC, un minimum de 742 dirhams pour 1.000 cigarettes, au lieu des 706 dirhams qu'il a perçus en 2022.
Selon des spécialistes interrogés par Le360, cette hausse de la TIC devrait se traduire par une augmentation de 2 à 3 dirhams par paquet de cigarettes et devrait toucher l'ensemble des marques disponibles sur le marché.
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Mais rien ne semble évident pour le moment, car certains opérateurs continuent à résister à cette hausse des prix que lui impose l'Etat.
«Les opérateurs qui commercialisent les marques dites "de luxe" ou "premium" préfèrent grignoter sur leurs marges, assez conséquentes, plutôt que de payer plus d’impôts, et ce sont d’abord les clients des marques fabriquées localement qui passent à la caisse à chaque début d’année», explique un spécialiste des tabacs manufacturés. Mais cette fois-ci, les autorités semblent décidées à faire respecter la loi, et donc à sévir à nouveau.
Rappelons que pour ne pas avoir répercuté la hausse de la TIC en 2019, le fisc avait effectué des redressements fiscaux qui ont touché pratiquement tous les opérateurs, avec des montants variant entre 500 millions et un milliard de dirhams, pour chacun d'entre eux.
D’ailleurs, de sources informées, Le360 a appris que la commission d’homologation du prix des produits de tabacs manufacturés se réunira à la mi-décembre, afin de trancher au sujet de la hausse du prix des cigarettes.